TGV: signature d'un protocole de fin de conflit après 26 jours de grève aux voitures bars
La politique de baisse des coûts à tout prix, ça ne marche pas à tous les coups! La grève illimitée et très suivie par les hôtesses et Stewards des services de restauration à bord des TGV, vient d’en apporter la démonstration. A l’appel de l'intersyndicale FO-CFDT-CGT-SUD, le mouvement qui portait sur rémunérations et les conditions de travail a ainsi duré près d’un mois, avant de se solder la semaine par un accord de fin conflit positif pour les salariés.
- A la suite d'un appel d'offres de la SNCF en octobre 2008, c’est la société Cremonini qui assure depuis le 1er mars la gérance des voitures-bars des TGV (à l'exception du TGV Est, des Eurostar et des Thalys). A l’époque, lorsque le prestataire italien avait remporté le marché aux dépens de son concurrent Wagon-Lits, les syndicats de cheminots avaient organisé deux jours de grève pour dénoncer un choix du «moins disant social». Résultat, Cremonini vient d’être confronté au troisième conflit avec le millier de salariés affectés aux TGV depuis la reprise du marché et des personnels (ex-Wagon-Lits) le 1er mars.
Les salariés exigeaient en particulier de revoir le mode de calcul de leur rémunération variable indexée sur un chiffre d’affaire en chute libre.
Les salariés exigeaient en particulier de revoir le mode de calcul de leur rémunération variable indexée sur un chiffre d’affaire en chute libre. Environ 25% depuis début mars, selon les syndicats. La direction avait choisi d’«optimiser le temps de travail du personnel» en ajoutant «une course supplémentaire tous les deux mois» en supprimant une vingtaine de postes de CDD et d’intérimaires. La direction souhaitait également réduire la représentation des salariés après avoir jugé que les délégués syndicaux et autres élus du personnel étaient en surnombre et que des instances représentatives faisaient doublons.
Vues les conséquences désastreuses du conflit sur l’image de la SNCF, ses dirigeants ont dû peser de tout leur poids pour trouver une issue. Sous leur pression et après 26 jours de grève, Cremonini a fini par négocier un protocole de fin de grève avec les syndicats, accepté par les salariés.
Vues les conséquences désastreuses du conflit sur l’image de la SNCF, ses dirigeants ont dû peser de tout leur poids pour trouver une issue. Sous leur pression et après 26 jours de grève, Cremonini a fini par négocier un protocole de fin de grève avec les syndicats, accepté par les salariés.
Y figurent notamment l'engagement d'augmenter l'intéressement, l’ouverture de négociations sur les plannings (les modifications intervenues depuis le 1er mars étant suspendues) et la création un troisième comité d'établissement. De plus, une clause sur les objectifs qui était imposée aux nouveaux embauchés est supprimée. Par ailleurs, la SNCF sera mise à contribution pour remettre en l’état les matériels défectueux.
«Il est tout à fait regrettable que l’entreprise n’ait pas accepté plus tôt de négocier au lieu de miser sur le pourrissement éventuel de la mobilisation des salariés», a réagi Éric Falempin (FO-Cheminots), qui «prédit d’autres conflits si Cremonini persiste à vouloir imposer une politique sociale a minima». FO-Cheminots pointe par ailleurs «la responsabilité de la SNCF qui n’a de cesse de chercher par tous les moyens à réduire ses coûts sur le dos des salariés et du service rendu aux usagers, multipliant à tous les étages les plans d’économies».
«Il est tout à fait regrettable que l’entreprise n’ait pas accepté plus tôt de négocier au lieu de miser sur le pourrissement éventuel de la mobilisation des salariés», a réagi Éric Falempin (FO-Cheminots), qui «prédit d’autres conflits si Cremonini persiste à vouloir imposer une politique sociale a minima». FO-Cheminots pointe par ailleurs «la responsabilité de la SNCF qui n’a de cesse de chercher par tous les moyens à réduire ses coûts sur le dos des salariés et du service rendu aux usagers, multipliant à tous les étages les plans d’économies».
Une allusion aux «mesures d'adaptation» décidées fin mai par le conseil d’administration afin d’économiser 280 millions d'euros en 2009, dont 100 millions d'économies doivent être réalisées sur la masse salariale. Ce qui doit se traduire notamment par la suppression de 3.600 emplois au lieu des 2.600 prévus.
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia
Afficher les commentaires
CREMONINI : un patronat du "moins-disant social" !
Pour celles et ceux qui s'intéressent au sujet de la restauration ferroviaire, ils ne seront point étonnés de ce nouveau conflit.
La Direction de la Société CREMONINI a prouvé depuis qu'elle a pris le marché qu'elle est l'entreprise de service qui a gagné par "le moins-disant social".
Cette affaire est d'une simplicité affligeante : la SNCF a souhaité le moins-disant financier avec presque plus de produits, plus de services, toujours moins cher.
Et CREMONINI n'a pas hésité ! à faire moins cher ...partout y compris en demandant à son personnel de perdre sur sa rémunération globale pour cause de crise. Et de décider une forte réduction des personnels...
Chacun aura compris que ce qui côute dans le service de restauration, ce sont les charges fixes. Les recettes fluctuent selon les trains, les pointes de trafic et les hausses et baisses de fréquentations.
Or, il y a une nette baisse du trafic ferroviaire voyageurs (comme pour les autres modes de transports sur longues distances).
La société CREMONINI a donc décidé de pénaliser son personnel en lui faisant payer en partie cette baisse globale. Les salaires sont déjà assez modestes. La colère qui s'est exprimé est légitime et l'obstination de l'entreprise italienne à refuser toute négociation difficilement acceptable.
Quand à la responsabilité du "client" SNCF, elle existe bien!
L'entreprise historique se contente de dégager sa responsabilité sur CREMONINI.
Classique et cynique à la fois...
Nous sommes bien loin du service public ferroviaire.
Mais il est vrai que la SNCF répète à l'envie que la restauration n'est plus qu'un service très annexe.