Organisations
Canal+ : fini le véhicule de service en dehors des heures de travail pour les journalistes
Les JRI (journalistes reporters d'images) de Canal+ se voient désormais interdire de conserver le véhicule de service en dehors des heures de travail. Cette dernière décision formulée aux JRI de Paris et de province sans la moindre concertation soulève de multiples questions juridiques et techniques.
- Ces journalistes, qui sont sur la route toute la journée (de 6h00 à 23h00, parfois plus, à Paris ou en province), devront ramener leur véhicule de service chaque soir, prendre le dernier métro pour rentrer à la maison puis le premier pour venir rechercher leur véhicule de service le lendemain…
Ces JRI sont en permanence sur le terrain à la disposition d’une direction parisienne, exigeante et peu regardante sur les conséquences sociales de ses décisions. Certains JRI travaillant sans relâche des journées de 12, 18, 20 heures, parfois 7 jours sur 7. Seuls dans leurs voitures pour se rendre sur les lieux de reportage, ils réalisent les interviews, montent leurs sujets, les transmettent à la rédaction parisienne et au passage se font « houspiller » parce que BFM vient encore de leur « griller » la politesse sur un événement jugé important à Paris ou en province…
Faut-il rappeler que la durée de travail effectif (y compris les éventuelles heures supplémentaires accomplies) ne peut pas dépasser les limites de 10 heures par jour, de 48 heures par semaine ou de 44 heures par semaine en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives ?
- Comble de l’étonnement, BFM, notre alter ego et néanmoins concurrente fonctionne socialement bien mieux. Les salariés de BFM sont aujourd’hui mieux traités.
- Comme le remboursement partiel des frais de transport pour de nombreux salariés remis en question du jour au lendemain en début d’année ou la modification du calcul des temps de pause dans les centres de la relation clients, provoquant au passage 2 journées de grèves à Rennes et à Saint-Denis ces dernières semaines, la décision de modifier sans aucune concertation l’organisation du quotidien de nos JRI participe de cette méthode expéditive usitée depuis des mois, « j’ai le pouvoir, je décide ».
Sur le long terme...
Aujourd’hui, la rédaction gronde, la colère monte, elle est prête à se manifester. Il est donc urgent de revenir à la raison. De se mettre autour de la table et d’aborder l’ensemble des problématiques sociales et d'organisation qui plombent le moral des troupes, d'arrêter cette course folle à la réduction des coûts, d’embaucher là où les besoins se font le plus criants.
Dans le cas contraire, si rien ne vient rapidement, nous ne répondons plus d’une situation sociale explosive.
Nouvelles orientations, réorganisation, adaptation aux réseaux sociaux, évolution des technologies, évolution des métiers, stress... Sur ces sujets, notre syndicat fera dans les prochaines semaines des propositions constructives pour que s'engage avec notre direction une réflexion sur le moyen et le long termes.
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia
- Relations sociales