Assurément, si l'on considère les commentaires de notre président et de notre directeur général, après leurs traditionnels bons vœux en début d’année, « nous avons d’ores et déjà réalisé une belle performance pour les neuf premiers mois de l’année », sans oublier le petit message pour les valeureux salariés que nous sommes tous (et oui il faut bien en parler quand même)… « Votre engagement au quotidien nous permet de leur (nos clients – ndlr) délivrer une expérience BNP Paribas de qualité, à la hauteur de leurs exigences de plus en plus fortes. Soyez-en (les salariés – ndlr) remerciés très chaleureusement », l’annonce la plus attendue en début d’année reste les résultats car de ceux-ci découlent (ou du moins devraient découler) de nombreux éléments rémunérateurs pour les salariés. 

Si la qualité du travail fourni avec professionnalisme en 2013 par l’ensemble des salariés ne peut être remis en cause, force est de constater en revanche que nos dirigeants n’ont pas le même souci d’exemplarité. Toujours appâtée par le gain, c’est quand même avec beaucoup de légèreté, voire d’un manque de sérieux, que la direction générale a cru bon de s’affranchir des réglementations concernant des pays soumis aux sanctions économiques fixées localement par les États-Unis.

Maintien du dividende

Les conséquences ? Un audit interne fait ressortir un volume significatif d’opérations incriminées, qui amputent les résultats de 2013 de 798 millions d’euros. Une incertitude demeure sur le montant total des amendes qui pourrait être fixé au final. Alors, comment récompenser le dévouement des salariés ? Comment répercuter les mauvais choix de l’entreprise ? La direction de BNP-Paribas a la réponse : pour les salariés, négociation salariale = zéro, total des participation et intéressement en baisse. Pour les investisseurs, maintien du dividende. Que font donc ces chers actionnaires pour mériter tant d’égards de nos dirigeants ? Et au milieu coule une rivière...

Certes, face à l’ensemble des réorganisations, restructurations, délocalisations etc., concocté par nos dirigeants dans le seul but de faire plus de bénéfices avec moins de moyens humains, FO Banques constate une bonne résistance des salariés. Mais jusqu’à quel niveau les salariés, dociles et résolus, seront-ils capables de courber l’échine ? Jusqu’au « burn-out » ? Jusqu’à l’irréparable ? Le mouton noir n'a pas sa place dans la bergerie...

Possible action en justice

Conformément à ses valeurs fondamentales, FO Banques a engagé avec détermination, une démarche pour que la direction présente à minima tous les projets réorganisationnels aux instances du personnel afin que les salariés ne soient pas la variable d’ajustement. Soucieuse de préserver les salariés et à l’appui du Code du travail, FO Banques est la seule organisation syndicale chez BNP-Paribas à exiger de la direction que les prérogatives des instances du personnel soient respectées.

FO Banques devra-t-elle poursuivre BNP-Paribas en justice pour que le droit du travail soit appliqué dans l’entreprise ? Il est évident que lorsqu’une organisation syndicale décide de sortir du fonctionnement consensuel maison, ce n’est pas sans conséquence. Mais que les salariés soient rassurés, les élus FO Banques n’ont pas l’intention de se laisser impressionner. FO Banques continuera, à défaut d’être un partenaire social, d’être le partenaire des salariés.