Organisations
Alstom : des centaines d’emplois sur la sellette Belfort
Alstom vient d’annoncer l’arrêt de la production de trains sur son site d’assemblage de Belfort d'ici 2018. Les syndicats le craignaient depuis plusieurs mois et n’avaient pas manqué d’alerter les pouvoirs publics.
Le groupe donne pour raison la baisse des commandes et des perspectives de projets d’investissement.
Les activités (ingénierie et production) du site historique belfortin, créé en 1879, partiront vers l’usine de Reichshoffen (Bas-Rhin, 1 000 salariés) indique la direction. Celle-ci annonce encore qu’elle proposera aux salariés des « transferts » vers d’autres sites Alstom.
Les salariés en colère
L’usine de Belfort compte actuellement environ 450 salariés et fait appel à quasiment autant de sous-traitants. C’est dire les conséquences sociales et économiques dévastatrices que la mise en arrêt du site de production pourrait avoir sur le bassin d’emplois de Belfort.
« Nous sommes en colère ! Il va falloir œuvrer, et vite, pour limiter les dégâts », réagissait Philippe Pillot, délégué syndical central FO d’Alstom à l’annonce de cette volonté de liquider la production à Belfort. « Et peut-être pas qu’à Belfort », a ajouté le militant.
Employant 9 000 salariés sur douze sites en France, la branche Transport d’Alstom vit sous la menace. « Selon la direction d’Alstom, ces douze sites sont de trop », fulmine Philippe Pillot.
La fédération FO des métaux et les différents syndicats FO d’Alstom se disent « abasourdis » par cette annonce de « restructuration » alors que « d’autres sites rencontrent des difficultés » et cela « après le triste démantèlement du groupe ».
En novembre 2015 en effet, l’américain General Electrics (GE) a finalisé son rachat de la branche énergie d’Alstom. Quelques mois après, GE annonçait 6 500 suppressions d’emplois en Europe, dont près de 800 en France.
Pour sa part, la fédération FO métaux s’indigne de la politique menée par Alstom qui « dit devoir rationaliser ses sites en France malgré les commandes très importantes remportées à l’international. Ces commandes ne profitent manifestement pas ou peu aux usines françaises ».
Par ailleurs, la fédération se demande « pourquoi l’attribution du récent marché de 140 millions pour 44 locomotives s’est faite au détriment du constructeur français Alstom au profit d’une société allemande alors que la SNCF détient 50 % de la société donneur d’ordres ».
Les syndicats ont déjà commencé à agir.
Ils seront ainsi reçus mardi 13 septembre par le secrétaire d’État à l’Industrie, Christophe Sirugue. Par ailleurs, un comité central d’entreprise extraordinaire se tiendra le 27 septembre.
Dès l’annonce surprise de la restructuration, le ministre de l’Économie Michel Sapin et le secrétaire d’État à l’Industrie, Christophe Sirugue, ont convoqué le PDG d’Alstom, Henri-Poupart-Lafargue. Ils lui ont demandé « d’engager une phase de discussion et de négociation avec l’État, les partenaires sociaux, les élus locaux et l’ensemble des parties prenantes ».
Pour FO métaux, « tout doit être mis en œuvre pour défendre notre industrie qui est simplement la garantie de nos emplois de demain ».