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Accidents du travail, absentéisme, turn-over : une spirale infernale à explorer
Il y a deux ans, une équipe de 14 chercheurs signait un contrat de recherche pluridisciplinaire de 3 ans avec une entreprise française pour travailler sur l’absentéisme. Avec vingt terrains d’études, le contrat s’annonçait riches de perspectives.
- Surtout qu’une première analyse des données sociales illustrait une dynamique entre une augmentation des accidents du travail qui se traduisait un an plus tard par une augmentation de l’absentéisme puis, encore un an plus tard, par une augmentation du « turn-over ».
Sauf que le programme n’a pas dépassé la phase du constat. L’annonce d’un plan de restructuration et d’économies sur deux ans, conjuguée avec un passage de relais forcé du commanditaire (le responsable de santé et sécurité au travail) ont scellé le gel du programme.
« Le plus aberrant est que la direction, qui cherchait à faire des économies, nous a réglé la totalité du coût conséquent d’un programme de recherche qui n’a pas été au bout du fait de décideurs bloquants et frileux », souligne Sophie Prunier-Poulmaire, ergonome et maître de conférences à l’Université Paris-Ouest Nanterre qui intervenait le 10 juin, lors du colloque international du GESTES sur les conditions d’intervention des chercheurs dans les entreprises pour agir sur l’amélioration de la qualité du travail.
Quelles marges de manœuvre pour les chercheurs qui interviennent sur la réalité du travail ? > Retrouvez notre décryptage, avec les témoignages de Philippe Davezies, chercheur en médecine et santé du travail à l’Université Claude Bernard Lyon I et Yvon Miossec, psychologue du travail au CNAM.