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À la MAIF, la filière « sinistres » voulait être écoutée ; elle va l’être !
La filière « sinistres », qui se croyait la grande oubliée de la mutuelle (réduction des effectifs pour gérer une charge de travail toujours plus conséquente, objectifs de plus en plus inatteignables et conditions de travail de plus en plus contraintes), va enfin être entendue.
Fin du rêve
Sauf qu’il ne s’agit pas de renforcer les équipes pour mettre plus de bras et d’oreilles derrière les téléphones mais d’équiper les téléphones d’oreilles supplémentaires.
Comme c'est déjà le cas pour la filière « vente », la direction va, dès le mois de juin, mettre en place des écoutes téléphoniques aléatoires pour nos collègues gestionnaires, afin d’améliorer, nous dit-elle, la relation avec les sociétaires sous l’angle de la prise en compte de leurs émotions (sic).
Les sociétaires seront informés de l’écoute ; pas le salarié.
Des débriefings seront ensuite organisés, avec un collègue ou un manager, lequel aura bien sûr un quota à réaliser.
Une touche magique permettra toutefois d’arrêter l’enregistrement nous dit-on mais, attention, il ne faudra pas en abuser : certains de nos collègues l’ont appris à leurs dépens.
Sous prétexte d’améliorer les relations et de développer les compétences, la direction met en place un outil qui pourrait bien s’avérer être un contrôle de plus, générateur de pression et source de stress pour les salariés.
Comment rester naturel et zen en sachant qu’un appel sur cinq sera enregistré ?
Notre syndicat :
- a déjà dénoncé les risques de dérives et les conséquences sur le bien-être des salariés de telles pratiques lors des présentations de l’outil aux instances (CE, CHSCT) ;
- demande que la direction renonce aux pratiques d’écoutes aléatoires, laissant aux salariés le libre choix de celles-ci ;
- demande à la direction d’entendre la détresse de la filière « sinistres » et d’y répondre en mettant des moyens humains et pas uniquement technologiques au service des sociétaires et des salariés.