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10 000 emplois perdus à l'hôpital en 3 ans en raison de la dégradation des conditions de travail
FO-santé vient de conclure une étude qui porte sur l'évolution des absences pour raison de santé dans les centres hospitaliers entre 2008 et 2011. Elle porte sur 275 000 agents hospitaliers, soit 39 % de ceux qui travaillent dans les établissements de plus de 300 agents et sur plus de 20 % de l'effectif total de la fonction publique hospitalière.
Tous les jours, 100 300 agents sont absents pour raison de santé. Si nous étions restés au constat de l'année 2008, il y aurait aujourd'hui 9 654 agents hospitaliers de plus à leur poste de travail.
Chaque année, ce sont plus de 20 millions de journées d’absence pour raison de santé.
L'enquête FO-santé, fait ressortir que :
- entre 2008 et 2011, le nombre de jours d'absences pour raison de santé, hors congé maternité, est passé de 18,7 millions à 20,7 millions (soit une augmentation de plus de 2 millions de journées du fait de l'aggravation des conditions de travail) ;
- si la maladie ordinaire « n'augmente que » de 11 % en 3 ans, les accidents du travail progressent de plus de 18 % et les maladies professionnelles de près de 20 %.
Soumis à des restrictions budgétaires depuis de longues années, l’accélération et l’accroissement des déficits conduisent les établissements à réduire les effectifs, augmenter les temps et plages de présence, accroître la flexibilité (rappels sur les repos de plus en plus fréquents, difficultés accrues pour l’octroi des congés, augmentations du nombres d’heures supplémentaires, non-respect des cycles de travail, difficultés voire impossibilité de remplacer les absences, organisations à flux tendu etc.). Autrement dit, bien souvent les organisations de travail virent à la désorganisation.
La qualité du travail nécessite une parfaite corrélation entre les tâches prescrites et le nombre d'heures de travail nécessaires pour leurs réalisations. Or, la restriction des moyens alloués incite les directions à camoufler les insuffisances. Pour rogner les marges, pour gérer au plus juste, les responsables des organisations du travail présentent des leurres très éloignés de la réalité du travail. On ne peut à la fois dire qu'il faut remettre la qualité du travail au cœur de toutes les préoccupations et renier sa réalité sur le terrain. En cela, la question des effectifs en nombre suffisant reste incontournable.
Pour la qualité des conditions de travail, il faut mettre un terme aux suppressions de postes et créer les emplois nécessaires.
Pour plus d'information : le document de l'étude publié.
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia