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27 / 10 / 2011 | 10 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Gare à la dématérialisation de l’expression collective des salariés

L’entreprise 2.0, celle où les échanges entre les salariés se déroulent de plus en plus sur le réseau social interne, au point de mettre en cause le statut social de la machines à café, serait-elle un nid à risques psychosociaux ?

  • Oui a entendre les intervenants du deuxième “Café Social” organisé par Miroir Social le 18 octobre dernier, grâce au soutien du cabinet Secafi, sur le thème de l’expression collective des salariés sur la réalité de leur travail.


L’usage des réseaux sociaux internes d’IBM, Orange, Canal+ ou encore de SFR seraient frustrant, selon les représentants syndicaux de ces entreprises. Et pas seulement par l’autocensure dont font preuve les salariés qui s’y expriment. Car si le réseau social permet d’élargir les échanges, il faut bien en passer par du face à face pour aller dans le dur de la réalité du travail. Or, que ce soit sur un mode formel ou informel, rares sont les entreprises qui favorisent cette expression collective.

Des intervenants qui en regretteraient même le bon vieux modèle de l’entreprise pyramidale où les strates hiérarchiques étaient claires, où l’information était descendante, parfois ascendante et encore plus rarement transversale. Des pyramides certes, mais où les salariés pouvaient prendre le temps de parler de leur travail. « Le travail est une boîte noire, dont on ne parle pas assez. Se contenter de parler processus, reporting et performance pendant une réunion de service ne permet en aucun cas d'interroger le travail réel », assure François Cochet, le responsable de l'activité santé au travail de Secafi.

Basma Deon, DRH de la MGEFI (240 salariés), la mutuelle référencée des fonctionnaires des ministères économique et financier qui assistait à ce café social n'a pas eu l'occasion de s'exprimer, faute de temps, mais avait pourtant une démarche intéressante à partager. Depuis fin 2009, les managers de cette mutuelle doivent une fois par semestre permettre la tenue d’une réunion d’expression sur le temps de travail. La direction s’engageant à répondre par écrit aux questions posées dans les 30 jours qui suivent l’envoi du compte-rendu. « Les gens se lâchent. Certains groupes abordent une dizaine de thèmes différents pour améliorer l’organisation du travail. Cela nous a permis de revoir certains processus. Il n’y a rien de pire que la rumeur. Or, ces groupes permettent de lever toutes les ambiguïtés potentielles », affirme la DRH.

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