Un collectif de cadres supérieurs de La Poste a publié fin juin un manifeste face à la crise sociale traversée par l'entreprise et à son refus de prendre les mesures de changement et d'audit imposées par la situation.

Ce collectif, issu de tous métiers et occupant des fonction d’encadrement, sans appartenance politique ou syndicale marquée, a fait le double constat suivant :

• La crise traversée par La Poste témoigne d'un malaise généralisé et profond des collaborateurs du groupe.
• Ce malaise s’illustre par une vague de suicides, dont certains ont été médiatisés, mais aussi et surtout par une dégradation continue de tous les indicateurs sociaux.

Face à cette crise, les dirigeants de la Poste semblent incapables de sortir du déni et brandissent dans l’urgence quelques mesures qui sont loin d’être à la hauteur des enjeux actuels. Parmi celles-ci, la commission Kapar, instrumentalisée par des dirigeants à l'origine de cette crise, et qui auditionne le personnel à travers le prisme de sa ligne managériale, représente davantage un leurre qu’une opportunité.

Les cadres constatent que cette crise est née d’une conjonction de facteurs et de décisions prises sur une décennie : la sortie de crise est possible à condition de s’en donner les moyens et d’affronter la réalité sans préjugés et sans tabous car de nombreux chantiers de reconstruction seront nécessaires.

Avant toute prise de décisions, il paraît de bon sens de « faire une radio indépendante et honnête du malade » pour poser le bon diagnostic et fédérer les postiers autour d’une stratégie lisible. La problématique du sur-emploi du personnel a bien entendu sa part car elle est l'un des facteurs clefs de cette crise : cette question devra être posée au plus haut niveau de l’entreprise, comme la remise en cause des organisations qui l'ont provoquée.