Organisations
Le CESE appelle les partis politiques à faire preuve de responsabilité.
A la suite de la censure du gouvernement de Michel Barnier et prenant acte des conditions désolantes dans lesquelles se sont déroulés les débats budgétaires ces dernières semaines, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), Assemblée constitutionnelle de la société civile, exprime sa très vive inquiétude quant à la période qui s’ouvre.
Le CESE exhorte les partis politiques à mettre de côté les agendas politiciens pour se concentrer sur l’intérêt supérieur du pays et des Français et pour apporter des solutions durables aux défis colossaux qui nous menacent sur le plan économique, social et environnemental. La gravité des enjeux les oblige.
Dans son communiqué, le CESE s’engage à assumer pleinement son rôle dans cette période critique en relayant ses propositions sur les grands sujets de préoccupation de nos concitoyens, en mettant sur la table des pistes concrètes pour sortir de la crise démocratique, et en travaillant avec toutes les parties prenantes pour construire des solutions efficaces et durables.
Afficher les commentaires
Communiqué de presse intersyndical
Les urgences sociales doivent enfin trouver des réponses concrètes !
Après la censure par l’Assemblée Nationale du gouvernement de Michel Barnier, notre pays bascule une fois encore dans une période d’instabilité politique forte. Nos organisations ont collectivement salué en juillet dernier le sursaut démocratique et républicain remarquable des citoyens et citoyennes. Elles regrettent aujourd’hui que les enjeux sociaux aient été remisés au second plan.
Les attentes des travailleuses et travailleurs que nos organisations portent chaque jour demeurent plus que jamais d’actualité. Il y a urgence à ce que leur parole soit entendue et mieux prise en compte. Il est impératif que des réponses concrètes soient apportées rapidement.
Ces attentes portent sur de nombreux sujets de préoccupations du quotidien : augmenter les salaires et améliorer le pouvoir d’achat des salariés, des agentes et agents publics et des retraité.e.s, avoir les moyens de bien faire son travail, gagner enfin une réelle égalité femmes-hommes au travail, abroger la réforme des retraites, préserver notre modèle social.
Alors que chaque jour, dans tous les secteurs d’activité, les annonces de suppressions d’emplois se succèdent, il est indispensable de construire collectivement de nouvelles réponses à court, moyen et long terme pour éviter les licenciements. Il est également absolument nécessaire de construire une véritable politique industrielle pour assurer la réindustrialisation du pays au service de l’indispensable transformation écologique permettant de relocaliser, pérenniser et développer des emplois de qualité.
L’ensemble de nos services publics doit être réellement accessible partout sur le territoire et faire l'objet d’investissements massifs.
La construction d’un budget de l’Etat et de la Sécurité sociale guidés par des mesures de justice sociale et fiscale est plus que jamais indispensable.
Pour répondre à ces exigences sociales, démocratie sociale et démocratie parlementaire doivent retrouver pleinement leur rôle, en bonne intelligence. Dans la période qui s’ouvre, la place et le rôle de la négociation collective doivent être renouvelés, renforcés et respectés.
Alors que ces derniers mois ont profondément clivé le pays, jusque dans les collectifs de travail, nos organisations syndicales poursuivent leurs travaux contre le racisme et l’antisémitisme, contre toutes les formes de discrimination sur l’ensemble des lieux de travail.
Notre pays traverse une situation inédite. Au vu de la gravité de la crise économique, sociale, environnementale et démocratique, l’heure doit être à la responsabilité. Nos organisations appellent le chef de l’Etat et l’ensemble des acteurs à faire primer l’intérêt général sur leurs intérêts individuels ou partisans de court terme.
Nos organisations continueront à rester en contact étroit afin de prendre toutes les initiatives nécessaires pour gagner des améliorations qui changent concrètement le quotidien dans les conditions de vie et de travail des travailleuses et des travailleurs.
Paris, le 5 décembre 2024