Les NAO 2012 chez Safran : premières victimes de l’application de la loi sur la représentativité syndicale
Comment pousser la direction générale du groupe Safran à donner le maximum aux salariés pour répondre à leurs souhaits et à leurs exigences en matière de salaires ?
À Snecma comme dans les autres sociétés du groupe, les NAO ont commencé début février (le mercredi 8). Depuis, deux autres réunions ont suivi : vendredi 10 et mercredi 15 février. Lors de cette dernière réunion, les propositions ont été les suivantes...
Selon la direction générale Snecma, ces mesures conduisent à une progression des rémunérations en moyenne de 3,0 % de la masse salariale.
Les mesures de 2011 avaient conduit à une progression des rémunérations moyennes de 3,2 % de la masse salariale.
Ainsi, en l’état actuel des négociations sur les NAO 2012 et le programme salarial signé en 2011, l’écart serait défavorable aux salariés de Snecma de 0,2 % de la masse salariale.
Nous n’exagérons pas en disant que la situation économique et financière du groupe Safran est excellente.
Alors pourquoi ce refus obstiné d’entendre les revendications des salariés ?
La raison en est très simple.
Nous commençons seulement à payer les conséquences de l’application des nouvelles règles sur la représentativité syndicale.
En effet, le premier cycle de compilation des résultats des élections au CE au niveau du groupe Safran et de ses sociétés, consolidés à près de 98 %, donnent désormais un nombre des syndicats, réduit à trois sur les cinq qui existaient auparavant dans la plupart des sociétés du groupe. Ceux qui restent sont la CGT, la CFDT et la CFE-CGC, avec chacune sa spécificité :
- une CGT à 30, 40, voire 55 % et plus ; le seul syndicat à pouvoir signer des accords, mais qui ne signe jamais rien ;
- une CFE-CGC autour des 23 %, syndicat catégoriel prétendument pour les cadres, qui ne peut signer à elle seule, aucun accord contractuel dans aucune des sociétés du groupe ;
- une CFDT, autour des 25 %.
Ainsi, le patronat et le gouvernement ont fait voler en éclats cette force syndicale qui existait dans le groupe, dans ses sociétés et leurs établissements, laissant ainsi la possibilité de voir se consumer librement à petit feu tout le progrès social patiemment construit depuis la création de Snecma en 1945.
Ainsi, pour les trois syndicats qui demeurent, l’expression qui reste en mémoire du patronat et de la DG du groupe est la suivante : « ils n’ont pas le choix… »
Soit « la CFDT + la CFE-CGC » signent ensemble les accords proposés, soit il n’y pas d’accord, faute d’autre alternative.
Alors qu’est-ce qui peut obliger la DG du groupe à donner plus ? Rien. La grève.
Au contraire, tout l’encourage à toujours donner moins. Pas seulement sur les salaires, mais désormais sur tous les accords contractuels à venir.
C’est à ce résultat que les signataires de la position dite commune (qui a été traduite en loi par le gouvernement le 20 août 2008) nous ont conduits, comme ils l’avaient déjà fait en 1982 en complicité avec le gouvernement d’alors, mettre fin à l’indexation des salaires sur les prix à la consommation.
C’est la raison pour laquelle le syndicat UNSA du groupe Safran appelle tous les syndicats à nous rejoindre pour former la troisième force syndicale, alternative qui permettra de sortir de ce piège immonde dans lequel nous sommes enfermés aujourd’hui par la faute de la CGT et la CFDT.
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