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Travail le dimanche : la nouvelle proposition de loi reste inaccepable
Ajournée plusieurs fois sous la pression syndicale, la proposition de loi sur l'extension du travail le dimanche commence donc son marathon parlementaire avec son examen par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Un texte bien entendu soutenu par le gouvernement.
La confédération FO a tenu à réagir à nouveau sur ce texte qu'elle considère inacceptable.
Cette nouvelle mouture est toujours portée par le thuriféraire du travail dominical, député de la majorité Richard Mallié.
Cette nouvelle mouture est toujours portée par le thuriféraire du travail dominical, député de la majorité Richard Mallié.
Elle vise à légaliser des pratiques actuellement hors-la-loi dans certaine zones commerciales – comme Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône), située dans la circonscription dudit M. Maillé – mais aussi à banaliser les dérogations de plein droit dans des espaces commerciaux estampillés «périmètres d'usage de consommation exceptionnelle» englobant notamment les zones frontalières et les zones touristiques ou thermales.
Une définition élastique susceptible d’ouvrir la voie à une généralisation à terme du travail dominical non seulement dans les commerces mais aussi de n’importe quelle entreprise, sous couvert de développement de l’activité économique.
Le texte prétend par ailleurs consacrer le volontariat des salariés concernés alors que celui-ci n’est envisagé que pour les employés par des établissements, dont l’obtention d’une autorisation administrative est obligatoire. Il en serait de même pour les contreparties et les garanties en termes de salaire et de repos compensateur. Et ce, quitte à malmener le principe d’égalité inscrit dans le droit du travail. Pour la majorité des salariés, ce serait donc la contrainte qui primerait.
Car, si la proposition de loi ne reprend plus l’idée d’augmenter le nombre de dimanches travaillés pouvant être autorisés aux établissements de commerce de détail non alimentaire, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt.
Car, si la proposition de loi ne reprend plus l’idée d’augmenter le nombre de dimanches travaillés pouvant être autorisés aux établissements de commerce de détail non alimentaire, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt.
Les syndicats, dont la plate-forme revendicative du 25 mai exige du gouvernement qu’il renonce à modifier la législation, ont bien été auditionnés par le promoteur du texte, M. Mallié, mais le déroulement de cette audition n’a fait que confirmer la démarche idéologique de cette énième proposition de loi.
FO a immédiatement écrit à l’ensemble des parlementaires pour les inviter «à prendre toute la mesure de cette nouvelle proposition de loi» qui «ne relève pas d’une nécessité» mais «d’un choix lourd de conséquences pour les salariés».
L'organisation syndicale reste décidée à poursuivre son action sous toutes ses formes pour préserver le repos dominical. Dans cette perspective, son leader, Jean-Claude Mailly, a participé à une distribution de tracts devant les grands magasins du boulevard Haussmann à Paris par les militants FO qui entendent bien faire avorter cette énième initiative de la majorité sur travail du dimanche.
L'organisation syndicale reste décidée à poursuivre son action sous toutes ses formes pour préserver le repos dominical. Dans cette perspective, son leader, Jean-Claude Mailly, a participé à une distribution de tracts devant les grands magasins du boulevard Haussmann à Paris par les militants FO qui entendent bien faire avorter cette énième initiative de la majorité sur travail du dimanche.
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"Le travail dominical est une opportunité de travail." Non et b
"Le travail dominical est une opportunité de travail." ?
Ce propos est symptomatique d'un manque de vue global sur le temps de travail, et du travail dans la société moderne.
Il participe à la destructuration du rapport entre vie " au travail" et vie "en dehors de la sphère professionelle et marchande".
Non seulement le repos hebdomadaire est strictement indispensable mais un temps commun à toutes et tous l'est tout autant pour la vie sociale (privée, familiale, loisirs etc...).
On ne seras point étonné de constater que le parlementaire des Bouches-du-Rhône défenseur du travail dominical est surtout défenseur de l'ouverture des commerces dans sa zone commerciale!
Et à nouveau le prétexte de la "liberté du travail" est invoqué pour flexibiliser le temps de travail. Manipulation certes traditionnelle de la part des libéraux-conservateurs qui trouvent plus de facilité en temps de crise de l'emploi.
Alors le travail dominical, est-ce de l'emploi supplémentaire et une nouvelle recette contre le chomâge ?
Si la réponse était positive, cela aurait été largement expliqué et argumenté.
Il est aussi prouvé que l'ouverture des commerces le dimanche ne provoque pas d'augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs potentiels fréquentant les dits lieux marchands le dimanche.
Alors opportunité de travail le travail dominical? Pas du tout... mais la vraie (et révolutionnaire) opportunité de placer le travail comme prioritaire dans la vie de l'Homme car facilité pour tous les jours de la semaine quels qu'ils soient.
C'est ainsi que le "temps social" (familial comme collectif) se trouve remisé en accessoire du temps au travail.
Facheux retour de l'histoire pour les salariés avec leurs organisations syndicales et les mouvements progressistes qui ont défendu l'émancipation des travailleurs et réalisés de grandes conquêtes sociales.
Comme quoi, quelques modestes emplois "dominicaux" peuvent aller contre l'essentiel...