Interview de Gérard Huber, écrivain, philosophe, psychanalyste, co-auteur de Quand le travail rend fou, l'un des huit ouvrages sélectionnés dans le cadre du Prix Malakoff Médéric pour l'innovation en santé au travail.

• Retrouvez les interviews des sept autres auteurs ou co-auteurs et les présentations de trois projets de recherche sur le site dédié au prix. Nous vous invitons à voter pour l'ouvrage et le projet de recherche que vous jugez les plus intéressants. 

L’ouvrage que vous avez co-écrit avec Madeleine Karli et Christian Lujan pose la question de la rupture au travail. Laquelle ?


Nous nous sommes intéressés aux facteurs qui expliquent qu’une personne qui se trouve bien dans son travail va progressivement glisser vers le mal-être. La rupture est progressive. Le travail qui était historiquement un vecteur d’intégration sociale est devenu source de désintégration, à l’image de La métamorphose de Kafka.

Votre ouvrage se veut pourtant optimiste et constructif.

Notre volonté vise à montrer que les marges de manœuvre existent mais on ne les voit plus. Les salariés, peu importe le niveau où ils se trouvent, ont trop souvent une perception faussée.

Quels sont les éléments qui peuvent contribuer à identifier ces marges de manœuvre ?

Il faut se donner le temps de l’analyse dans un climat de consensus sous-tendus par des valeurs éthiques. Animer des rencontres de consensus permet de révéler à quel point les solutions existent.