Organisations
200 marins en rade à Sète
Depuis plus d’un mois, les équipages de trois car-ferries immobilisés dans le port de Sète (Hérault) vivent dans des conditions sanitaires et humanitaires déplorables. Ces quelques 200 marins, dont une cinquantaine de femmes, ne peuvent quitter leurs bateaux sous le coup d’une saisie conservatoire prononcée le 6 janvier dernier par le tribunal de commerce de Montpellier. Propriétaire des trois navires (Biladi, Marrakech, Bni Nsar), la compagnie marocaine Comanav-Comarit rechigne en fait à régler ses créances d’un montant d’environ 5 millions d'euros. Quitte à laisser en rade ses marins et officiers.
« Les membres du personnel sont contraints de rester à bord des navires en vertu du droit maritime. Ils ne peuvent rentrer chez eux car leur départ serait considéré comme un abandon de poste entraînant la perte de leurs salaires (entre 150 et 1 500 euros mensuels, selon les grades). Ils sont d’autant plus coincés qu’ils ne sont pas payés depuis au moins trois mois et que leurs cotisations sociales ne le sont pas non plus depuis trois ans », explique Lilian Torres de la fédération Force ouvrière de l’équipement et des transports (FEETS-FO), qui s’est rendu sur place à plusieurs reprises à la demande de syndicats marocains. « Jusqu’à jeudi dernier, les conditions de vie sur ces navires à quai étaient affligeantes. Les marins manquaient de tout : eau potable, électricité, chauffage, vivres... », rapporte-t-il, avant de préciser que FO a dû harceler les pouvoirs publics locaux et nationaux pour qu’ils prennent conscience de l’urgence de la situation.
Jusque-là, les autorités françaises s’en lavaient les mains, à l’instar de la préfecture de l’Hérault : « Ces marins sont ressortissants d'un Etat étranger sur un bateau portant pavillon marocain. Le conflit est de nature privée. Ces marins ne sauraient être considérés comme abandonnés, de même que leur navire ». De son côté, le Ministère du Travail « est allé jusqu’à conseiller benoîtement à ses relais locaux d’organiser des collectes de victuailles auprès des « épiciers arabes du coin » », fulmine Lilian Torres.
Pour sa part, le maire de Sète s’est contenté d’autoriser l’accès aux douches municipales. Quant à la direction de la compagnie, elle a demandé à ses commandants de bord de « donner une cartouche de cigarettes par semaine à leurs subordonnées. Histoire que les marins ainsi abandonnés puissent se faire un peu d’argent en les revendant ! ». Du côté des autorités marocaines, la Consule générale de Montpellier a déclaré qu’elle ne pouvait rien faire après une visite éclair sur le port.
Sous la pression de FO, le Ministère des Transports français a fini jeudi par envoyer quelques tonnes de fuel, susceptibles d’assurer chauffage et électricité pendant huit jours.
De la nourriture a été aussi livrée à bord des navires. En outre, le syndicat a saisi la fédération international des transports (ITF) afin de débloquer une autre aide d’urgence et d'éventuellement porter cette affaire en justice. Même s’ils sont majoritaires, il n’y a pas que des ressortissants marocains sur les navires. D’autres marins de différentes nationalités y officient également.
Sur les trois car-ferries saisis, deux sont sous pavillon marocain et le troisième est sous pavillon de « complaisance » panaméen.
« Les membres du personnel sont contraints de rester à bord des navires en vertu du droit maritime. Ils ne peuvent rentrer chez eux car leur départ serait considéré comme un abandon de poste entraînant la perte de leurs salaires (entre 150 et 1 500 euros mensuels, selon les grades). Ils sont d’autant plus coincés qu’ils ne sont pas payés depuis au moins trois mois et que leurs cotisations sociales ne le sont pas non plus depuis trois ans », explique Lilian Torres de la fédération Force ouvrière de l’équipement et des transports (FEETS-FO), qui s’est rendu sur place à plusieurs reprises à la demande de syndicats marocains. « Jusqu’à jeudi dernier, les conditions de vie sur ces navires à quai étaient affligeantes. Les marins manquaient de tout : eau potable, électricité, chauffage, vivres... », rapporte-t-il, avant de préciser que FO a dû harceler les pouvoirs publics locaux et nationaux pour qu’ils prennent conscience de l’urgence de la situation.
Jusque-là, les autorités françaises s’en lavaient les mains, à l’instar de la préfecture de l’Hérault : « Ces marins sont ressortissants d'un Etat étranger sur un bateau portant pavillon marocain. Le conflit est de nature privée. Ces marins ne sauraient être considérés comme abandonnés, de même que leur navire ». De son côté, le Ministère du Travail « est allé jusqu’à conseiller benoîtement à ses relais locaux d’organiser des collectes de victuailles auprès des « épiciers arabes du coin » », fulmine Lilian Torres.
Pour sa part, le maire de Sète s’est contenté d’autoriser l’accès aux douches municipales. Quant à la direction de la compagnie, elle a demandé à ses commandants de bord de « donner une cartouche de cigarettes par semaine à leurs subordonnées. Histoire que les marins ainsi abandonnés puissent se faire un peu d’argent en les revendant ! ». Du côté des autorités marocaines, la Consule générale de Montpellier a déclaré qu’elle ne pouvait rien faire après une visite éclair sur le port.
Sous la pression de FO, le Ministère des Transports français a fini jeudi par envoyer quelques tonnes de fuel, susceptibles d’assurer chauffage et électricité pendant huit jours.
De la nourriture a été aussi livrée à bord des navires. En outre, le syndicat a saisi la fédération international des transports (ITF) afin de débloquer une autre aide d’urgence et d'éventuellement porter cette affaire en justice. Même s’ils sont majoritaires, il n’y a pas que des ressortissants marocains sur les navires. D’autres marins de différentes nationalités y officient également.
Sur les trois car-ferries saisis, deux sont sous pavillon marocain et le troisième est sous pavillon de « complaisance » panaméen.
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