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20 % des arrêts de travail font l'objet d'un renoncement de la part des salariés
On parle beaucoup et régulièrement de l'absentéisme que ce soit dans le secteur privé ou pblic, le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique ayant suscité de vifs débats ou argumentaires de toutes sortes (pour ne pas dire arguties).
En fait, 20 % des arrêts de travail font l’objet d’un renoncement de la part des salariés, indique une étude du groupe de protection sociale Malakoff-Médéric publiée fin novembre. Parmi les gens qui n’ayant pas suivi la prescription de leur médecin, 39 % disent le regretter.
Les conclusions d’une enquête sur l’absentéisme maladie menée par Malakoff-Médéric auprès de 2 000 salariés et 300 médecins généralistes sont pour le moins inattendues : 20 % des arrêts maladie prescrits aux salariés par leur médecin traitant en 2016 n’ont pas été suivis. 7 % de ces arrêts ont été pris en partie et 12 % pas du tout.
Des raisons morales et financières
Le premier motif de renoncement invoqué est la conscience professionnelle. Ainsi, 48 % des personnes interrogées disent qu'eiles n’ont pas l’habitude de se laisser aller. Les autres explications à ce refus sont principalement des raisons financières (29 %), la peur d’une surcharge de travail au retour (23 %) ou la pression hiérarchique (22 %).
Parmi les salariés qui n’ont pas respecté leur arrêt de travail, 39 % regrettent leur décision. Ils mentionnent alors l'effet sur leur productivité ou la qualité de leur travail (65 %), une maladie qui dure plus longtemps (53 %), une rechute (50 %) ou un moral en baisse (45 %). Seul un salarié sur dix a demandé un arrêt à son médecin.
Seul un salarié sur dix a demandé un arrêt maladie à son médecin lors d’une consultation, en l’absence d’une prescription spontanée de la part du praticien. Le patient explique alors sa demande en évoquant le sentiment d’être malade (27 %), un état psychologique incompatible avec le travail (23 %) ou une trop grande fatigue (22 %).
Les arrêts maladie sont en majorité prescrits par le médecin traitant (73 %), indique encore Malakoff-Médéric dans son étude, et 80 % le sont à la suite d’un échange sur la situation personnelle ou professionnelle du patient. Ce résultat bouscule les préjugés sur l’absentéisme au travail.
Un lien entre les arrêts maladie et les conditions de travail
40 % des ouvriers ont été absents au moins une fois pour maladie en 2016, pour une moyenne de 41,2 jours d’arrêt par salarié. Chez les cadres, la proportion d’arrêt maladie tombe à 27 %.
Les secteurs professionnels du BTP et de la santé sont les plus touchés par l‘absentéisme pour maladie, avec 38,9 et 38,5 % des salariés arrêtés au moins au une fois dans l’année.
Le taux d’absentéisme est plus fort chez les 30-39 ans, avec 37,8 % des salariés ayant eu au moins un arrêt de travail dans l’année. Mais la durée des arrêts croît avec l’âge. Elle passe de 22,8 jours pour les moins de 30 ans à 50,8 jours par an pour les plus de 50 ans.
Au total, 34,1 % des salariés ont eu au moins une absence pour maladie en 2016. La durée moyenne des arrêts s’établit à 35,5 jours. Ces chiffres ont peu évolué depuis 2013.