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22 / 12 / 2009 | 6 vues
Emmanuelle Heidsieck / Membre
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Une santé en voie de désolidarisation

Confrontée à un déficit historique, l’assurance-maladie est en train de devenir un sujet majeur de préoccupation. Certains, comme le Collectif inter-associatif sur la santé (CISS), veulent sauver le système solidaire et en appellent à un débat public. Selon un sondage du collectif, 67 % des 2 000 répondants estiment que la Sécurité sociale devrait rembourser le plus possible les dépenses de santé, quitte à augmenter les cotisations sociales, les impôts ou les taxes. « Les personnes disposant d'une assurance santé collective par le biais de leur employeur sont très avantagées par rapport à celles qui doivent adhérer à titre individuel », estime Christian Saout, président du CISS. Mais le reste à charge grimpe (cotisation à une complémentaire et frais directs), même du côté des couvertures collectices. 

« La complémentaire est devenue un poste non négligeable pour les Français mais cette dépense est majoritairement acceptée car elle est encore possible et correspond à une prise en charge plutôt correcte. Cela dit, je pense que compte tenu de l'augmentation régulière de ces cotisations liées au recul des remboursements de l'assurance-maladie, on va finir par atteindre une limite », explique Mathias Mattalah, président du cabinet Jalma

Besoin de régulations contractuelles


D’autres encore, comme les syndicats de salariés et la Mutualité française estiment qu’il faut en finir avec les transferts de charges de la Sécurité sociale vers les organismes complémentaires (assurances, institutions de prévoyance, mutuelles). « Si on laisse le marché des complémentaires dans une libre concurrence sans régulation, on sera dans un marché inégalitaire », lance Gaby Bonnand, secrétaire national chargé de la protection sociale à la CFDT.

Tous estiment que le sauvetage ne pourra se faire sans une hausse des impôts, tels que la CSG. Dans ce contexte, il n’est pas inutile de rappeler la position du conseiller social à l’Élysée du Président Sarkozy, Raymond Soubie, qui s’est exprimé le 18 novembre 2009 dans le cadre de la conférence Économie-Santé (Les Échos-Le Quotidien du Médecin) : « Il faut travailler en commun avec les complémentaires pour réguler le système » et « leur trouver une vraie place dans les systèmes des politiques conventionnelles ».

Et dans le même temps, commence aux Etats-Unis mla réforme d'un système de santé  qui compte 46 millions d’Américains sans assurance médicale et 25 millions avecune couverture insuffisante. Pour Melissa Rodgers, directrice adjointe du Center on Health, Economic & Family Security à la Faculté de droit de l’Université de Berkeley, « je pense que le système des marchés va aider les couches moyennes et les gens qui n’avaient pas d’assurance. Mais le coût va rester inabordable pour beaucoup, même avec les subventions. J’ai également peur que certains salariés perdent l’assurance offerte par leurs employeurs. Cette réforme sera une solution médiocre, mais ce sera une première étape.»

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