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01 / 04 / 2011 | 1338 vues
A Messaoud / Membre
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Une plainte en difamation du bailleur Paris-Habitat OPH contre des mal-logés ?

Paris-Habitat OPH, premier bailleur social parisien, veut-il faire taire les mal-logés ?

Notre collectif a appris par voie de presse (dépêche AFP publiée à la suite de l'occupation de la direction territoriale Paris-Est de Paris Habitat) que la direction de Paris-Habitat OPH avait l'intention de déposer plainte pour « intimidation, menaces et diffamation » à notre encontre.

Cette annonce de plainte est l'unique réponse apportée par le premier bailleur social parisien à nos légitimes exigences d'explications sur le contenu précis de la politique menée et sur l'emploi des fonds du logement social.

Pour un bailleur qui met la « transparence » au premier rang de sa communication, cette intimidation ridicule démontre le malaise soulevé par les divers dossiers que nous portons lors de nos actions.

  • Le résultat pour le moins scandaleux, au regard des fonds investis, de certaines opérations d'acquisition en milieu occupé : les centaines de logements achetés dans les beaux quartiers à la Caisse des Mines ont mis presque deux ans pour être reconventionnés, et la situation n'est pas exceptionnelle puisqu'au 34, rue Alexandre Dumas dans le XIème arrondissement, le délai de huit mois atteint à ce jour, nous est présenté comme « parfaitement normal ».
  • D'autre part, dans cet immeuble, un seul logemement était libre de tout occcupant, l'investissement réalisé par le bailleur ne permettra donc qu'une seule attribution nouvelle à moyen terme.
  • La lenteur effarante de certains projets du bailleur, pour lesquels l'argent public a déjà été dépensé : ainsi, au 63-65 boulevard de Charonne, des bâtiments immenses sur la plus grosse parcelle constructible du XIème arrondissement restent vides depuis 2007, et le projet de logements n'est pas prévu avant 2014.

Lors de nos rendez-vous avec la direction de Paris Habitat, nous avons l'habitude de nous voir opposer avec mépris notre « méconnaissance » des procédures et du droit immobilier, et d'entendre répéter que la politique menée est parfaitement claire et adaptée.

Mais dans ce cas pourquoi la direction n'a-t-elle pas d'autre recours que de tenter de nous faire taire avec des plaintes au pénal ?

Pour notre part, nous prenons cette menace comme un encouragement et une reconnaissance du problème représenté par les 120 000 demandeurs de logement en attente, par tous les locataires de Paris Habitat, dont le loyer augmente mais qui ne trouvent jamais de réponse à leurs demandes de changement de logement pour suroccupation ou handicap.

La menace de la répression ne nous fera pas taire, car aucune répression ne peut être pire que le mal-logement, l'insalubrité, la rue, l'errance, la suroccupation, les expulsions que nous vivons au quotidien.

La lutte collective, c'est notre dignité et nous ne sommes pas prêts d'arrêter d'occuper, de manifester, de dénoncer publiquement le détail des politiques du logement menées à Paris, comme nous l'avons dit à la direction lors de notre dernier rendez-vous : que Paris Habitat prépare ses avocats, le combat ne fait que commencer et nous l'assumerons ensemble.

Ce n'est pas une « menace », c'est une promesse.

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