Organisations
Tioxide, no future
Hier, nous avons été informés que Phil Hinsley et Jon Howlett (directeur de production France et Allemagne) souhaitaient rencontrer les membres du comité d’entreprise.
Je n’attendais rien de cette entrevue quand d’autres pensaient qu’il pouvait y avoir une annonce particulière, alors nous avons tout de même participé à ce « non-événement ».
Ce cher Phil Hinsley nous a remis un document faisant le point de la situation au mois de juillet. Bref, rien que nous ne savions déjà, à savoir :
- le livre 1 a été signé conjointement par tous les syndicats et la direction le 26 juin ;
- nous avons soumis un livre 1 approuvé conjointement à la DIRECCTE le 1er juillet et avons obtenu sa validation le 10 juillet ;
- nous allons à présent commencer la procédure d’arrêt des opérations sur la section noire en toute sécurité. Cette opération débutera le 27 juillet ;
- les collaborateurs concernés par la fermeture de la section noire seront informés de l’avancement du projet par la direction locale ;
- la section blanche continuera de fonctionner avec la décharge calcinateur importée (d’Hénan, de Scarlino et Uerdingen).
En fait, il s’agissait plus d’un satisfecit des représentants du groupe sur le déroulement de leur injuste décision avec, en prime, le souhait de nous voir continuer à produire un maximum pour faire rentrer de l’argent car il y aurait de la demande. C’est bizarre parce qu'on nous ferme préciément sur le fondement qu’il y aurait trop de capacités…
Les autres sites auraient en fait besoin de temps car ils ne sont pas encore en mesure de fabriquer nos produits TR85, HD2 et TR92.
Pour le reste, la fermeture du site est intimement liée à la capacité des Chinois à fabriquer eux-mêmes le TR52. Pour le moment, ils sont en train de modifier leurs installations en section blanche.
Nous avons abordé le sujet du tuyau en mer mais Phil Hinsley n’a pas relevé le mot.
Nous avons demandé si ce dernier avait lu l’avis rendu par le comité d’entreprise sur le projet de fermeture de la section noire. Il a répondu que oui, sans faire le moindre commentaire.
Nous avons mis en avant les causes premières qui nous ont menés à cette situation mais Phil Hinsley a confirmé que seuls les résultats financiers de Calais ont été pris en compte.
Nous avons dénoncé le fait que c’est le personnel qui paie le prix de décisions contestables du comité de direction. Là non plus, pas de commentaire de la part de Phil Hinsley.
Nous lui avons fait remarquer que dans le document remis, il emploie le mot « collaborateurs » en parlant des salariés ; nous lui avons dit que nous sommes désormais des employés mis à la rue et non des collaborateurs. Il a eu du mal à saisir la nuance…
Nous avons dénoncé le fait que ceux qui aujourd’hui nous disent que c’est une défaite collective, sont les mêmes que ceux qui ont pris les mauvaises décisions et ont tout de même eu de belles promotions ou ont été rapidement reclassés, contrairement au foot où quand l’équipe perd, c’est l’entraîneur que l’on supprime en premier…
Nous avons insisté sur le fait que les salariés qui vont rester devront travailler avec cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête va être des plus difficiles et qu’il faut être honnête avec eux en mettant en place rapidement des mesures permettant de développer leur employabilité lorsque la section blanche va fermer. Phil Hinsley a rappelé que le plan social actuel est aussi valable pour les suivants. Je ne pense pas qu’il ait tout compris…
Nous avons demandé s’il y avait des repreneurs potentiels pour le MGSO4 et/ou l’unité acide, Phil Hinsley nous a répondu que deux sociétés étaient intéressées.
Nous avons remarqué qu’il serait tout de même assez difficile de comprendre que nous fermions le TiO2 parce que nous n’avons pas su faire fonctionner cette unité et qu’elle seule serait rachetée et reste finalement fonctionnelle…
Nous avons insisté sur le fait que le comité d’entreprise a fait une proposition alternative réaliste à la fermeture de la section noire et que Huntsman, bien qu’il en ait les moyens, n’a pas souhaité nous entendre, nous lui avons dit que les salariés de Calais ne méritent pas ce qui leur arrive.
Cela ne servira peut-être pas à grand-chose mais il faut admettre que cela fait du bien de « vider son sac ».
Afficher les commentaires
PSE