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01 / 12 / 2009 | 5 vues
Thierry Segard / Membre
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Inscrit(e) le 07 / 02 / 2009

Tioxide Calais : la sécurité à deux vitesses

Lors du dernier comité d'entreprise, la direction a souhaité mettre l'accent sur le respect du port des EPI (équipements de protection individuels) et la loi Evin pour le respect de l'interdiction de fumer.

Notre président, il est vrai, a fait l'effort de passer régulièrement en usine pour sensibiliser le personnel.

Le comité, comme l'a fait le CHSCT, a apporté son entier soutien à la direction concernant le respect de la sécurité. Il a toutefois été rappelé à l'employeur que la sécurité ne se limite pas au seul respect du port des EPI mais aussi au maintien en état des installations et à la recherche de solutions techniques permettant d'assurer la protection des travailleurs.

Seulement, il est tellement facile de sanctionner un salarié pris à défaut, mais lorsqu'il s'agit de mettre le matériel en conformité, il n'y a pas d'argent pour effectuer les modifications, il faut « faire avec ».

Pas question non plus de faire appel à l'inspection du travail, « vous allez ternir l'image de l'entreprise » répond la direction ...

  • Deux de nos collègues vont déjà faire les frais de la tolérance zéro, puisqu'ils ont été surpris sans lunettes (l'un portait des lunettes de ville et l'autre n'a pas été vu mais a admis qu'il ne les portait pas) sur leur lieu de travail par leur responsable qui sortait tout juste d'un comité de direction où il venait d'être « sensibilisé » à cette tolérance zéro. Ils doivent être convoqués en vue d'une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement.

Ce responsable oublie toutefois de s'occuper d'autres problèmes aussi graves tels que :

  • la toiture du local en question qui contient de l'amiante et que le pont roulant fait vibrer chaque fois qu'il se déplace ;
  • la toiture percée avec du personnel qui peut glisser sur une flaque d'eau ;
  • l'eau qui s'infiltre dans des coffrets électriques ;
  • les salariés qui utilisent un gerbeur électrique, sans aucune formation ni autorisation ;
  • les nombreuses vitres cassées qui risquent de tomber sur le personnel ;
  • les salariés qui manipulent des tresses céramiques (de classe 2) sans aucune protection particulière ;
  • le personnel filmé en permanence et en toute illégalité.

Risques cancérigènes

Plus grave encore, un courrier en provenance de la CRAM faisant état de résultats  dépassant les limites autorisées pour les poussières d'oxyde de titane, inhalées par les opérateurs et demandant les résultats des derniers prélèvements concernant l'exposition des salariés aux brouillards ou aérosols d'acide sulfurique, ainsi que l'éventuel plan d'action mis en place.

Ce courrier rappelle également que :

  • selon le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) il y a suffisamment de preuves pour affirmer que l'exposition professionnelle à des brouillards d'acides minéraux forts, renfermant de l'acide sulfurique est cancérigène pour l'homme (groupe 1) ;
  • le CIRC a classé le dioxyde de titane comme cancérigène possible pour l'homme (groupe 2B).
  • Le comité d'entreprise trouve assez étrange que ce courrier reçu le 2 septembre 2009 n'ai été remis au secrétaire du CHSCT que le 19 novembre, suite à une question du CHSCT demandant les recommandations reçues par la société après la visite d'un contrôleur de sécurité de la CRAM en date du 20/08/2009.

Le président du CHSCT aurait « oublié » cette lettre dans un tiroir...

La sécurité est pourtant la priorité n° 1, comme l'indique le panneau à l'entrée de l'entreprise. Mais apparemment, c'est suivant le cas...

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