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25 / 08 / 2016 | 60 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Sous-traitance et précarité coûtent bien plus cher que l’embauche de titulaires

Une véritable bombe a été découverte par le site de référence Louvre pour tous. C'est la fin d’un mythe véhiculé par tous les néo-libéraux qui veulent mettre à bas toute forme de service public : le recours à la sous-traitance dans les établissements publics (culturels en l’occurrence) coûte bien plus cher que d’embaucher du personnel titulaire… Ces révélations résultent d’une enquête très fouillée sur la révolte des agents employés par des entreprises de sous-traitance pour travailler dans la plupart des musées de France, lesquels subissent des conditions de travail telles que les grèves se multiplient. Comme, entre autres, au MUCEM à Marseille, au Musée des Confluences à Lyon ou encore au Centre-Pompidou à Metz (lire ici). Ces conflits nuisent à l’image de ces structures qui se veulent pourtant ouvertes sur le monde par le biais de la médiation culturelle mais encouragent en réalité la précarité, le travail à temps partiel et les bas salaires. Sans parler d’un encadrement agressif et souvent menaçant.

En plus de subir des conditions de travail très mauvaises, certains doivent aussi se coltiner une implacable flexibilité des horaires de travail. Comme le rappellent des employés du Musée du Quai Branly interviewés par Louvre pour tous : « Muséa, notre employeur,  n’applique pas la convention collective des prestataires de service mais celle des parcs d’attractions et de loisirs, beaucoup moins avantageuse pour les employés. La base horaire est de 35 heures mais elle est lissée sur toute l’année. Selon les besoins du musée, la fréquentation des expositions et les périodes creuses vous effectuerez des semaines tantôt de 10 heures, tantôt de 42 heures. Vous pouvez travailler six jours sur sept de façon illimitée. Vous n’avez plus de vie personnelle et êtes corvéables à souhait. Vous découvrez votre planning seulement deux semaines à l’avance. C’est la flexibilité maximale » (lire ici).

Pourtant, comme le révélait l’un des administrateurs du Centre Pompidou-Metz, Antoine Fonte (par ailleurs vice-président de Metz-Métropole) au quotidien Le Républicain Lorrain, ces pratiques de moins disant social (honteuse pour un secteur tout de même largement contrôlé par des structures publiques) ne font même pas faire des économies aux contribuables : « La masse salariale, toutes taxes comprises, est de 900 000 €. Ce qui signifie que l’entreprise [Phone Régie] se dégage une marge brute comprise entre 400 000 et 500 000 € ». Du brutal. C’est d’ailleurs la logique même de l’économie de marché car les sociétés sous-traitantes doivent évidemment se dégager une marge pour vivre au passage.

Mieux : selon les calculs, titulariser ce personnel et lui donner un statut rapporterait « environ 250 000 € » aux finances du musée par rapport au marché payé (à grand frais) à l’heureux prestataire de services. Une critique qui n’est pourtant pas le seul fait d’un olibrius égaré à gauche de la gauche car cette dénonciation de recours à la sous-traitance se retrouve même dans un rapport sur un bilan de la RGPP, remis au Premier Ministre en 2012. « Plusieurs ministères signalent que les suppressions de postes dans les fonctions supports peuvent aboutir à des renchérissements de coûts significatifs, sans proportion avec ces suppressions, pour faire assurer le service par des prestataires extérieurs », écrivent ainsi dans leur langage technocratique à la page 33 du copieux rapport les hauts fonctionnaires de l’Inspection des finances et de l’administration générale (lire ici). Alors, pour mettre fin au moins disant social tout en améliorant les finances publiques, dites : « 33 ».

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