Soupçon de plan social déguisé chez Manpower
Depuis trois ans, le géant français de l’intérim a réduit ses effectifs avec des volumes qui ont fini par intriguer l'inspection du travail. Dans un courrier du 6 mars 2013, celle-ci a intimé au groupe de mettre en place un PSE dans les plus brefs délais. En cas de refus, l'inspection se réserve l'opportunité de saisir le parquet de Nanterre (92).
Démissions réelles ou un peu forcées?
L'inspecteur de la 6ème section à Nanterre a sorti sa calculette et pointé qu'en 2012, le groupe d'intérim est passé de 3 769 à 3 520 salariés, soit un total de 249 salariés qui n'ont pas été remplacés. « Au vu de leur nombre exceptionnel, ils ne peuvent s'analyser comme des départs volontaires », écrit-il dans son courrier au président de Manpower. Les chiffres pour l'année 2012 font état de 358 départs. Selon le bilan social 2011, 439 salariés en CDI avaient déjà quitté l'entreprise, dont 195 démissions et 88 ruptures conventionnelles (2010 avait déjà connu 417 partants). Pour la CFTC, les démissions sont forcées et les ruptures conventionnelles détournées.
En avril 2012, le CCE s'était déjà interrogé sur le nombre de départs par démission, rupture conventionnelle ou mutation. En janvier dernier, cette instance avait également découvert dans des documents transmis par la direction que Manpower compte, d'ici fin 2013, passer de 729 à 692 bureaux.
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