Organisations
Salaire : le conflit se durcit chez Ikea
L’exaspération est à son comble chez Ikea-France. Lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction « a mis le feu aux poudres en proposant aux salariés 0 % d’augmentation générale et 1,2 % d’augmentation individuelle, autrement dit, à la tête du salarié », ont estimé les représentants syndicaux.
Résultat : depuis samedi dernier, un mouvement de grève, à l’appel de plusieurs syndicats, paralyse ou perturbe de nombreux magasins, dont ceux de Saint-Martin-d’Hères (Isère), Thiais, Bordeaux, Montpellier Roissy-Paris-Nord, Vélizy, Franconville et Plaisir (Yvelines).
Lundi, des représentants du personnel ont même occupé le siège d'Ikea France à Plaisir, en prélude à la prochaine réunion dans le cadre des NAO.
Bien qu’affichant une responsabilité sociale de façade, Ikea a, de longue date, défrayé la chronique, en particulier par ses pratiques antisyndicales et son obstination à vouloir faire travailler ses salariés le dimanche et même le 1er mai, ce qui a lui a valu d’être condamné en justice.
Bien au fait des pratiques managériales actuelles, la direction, qui favorise également la participation aux résultats, entend diviser son personnel en n’accordant une augmentation qu’à ceux qui lui plaisent.
Les syndicats réclament une augmentation pour tous d'environ 4 %, Ikea-France ayant, soulignent-ils, réalisé 52 millions d'euros de bénéfice net en 2009.
Il s’agit donc de « faire bouger les négociations » sur les salaires, selon Dominique Nikonoff, délégué syndical FO. Les syndicats reçus hier considèrent que l'avancée de 0,8 % est largement insuffisante et appellent à généraliser le mouvement.