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13 / 06 / 2017 | 5 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Qui pour négocier avec les directions dans les PME ?

« L’organisation d’une élection professionnelle est vécue comme une catastrophe par beaucoup de dirigeants dont le premier contact avec les syndicats se fait au moment de la signature du protocole préélectoral. La crainte de rencontrer des syndicats est bien réelle. Il faut dédiaboliser », rapporte Elsa Régent, ancienne juriste de l’UNSA et désormais responsable du cabinet en ingénierie sociale Agiress. Et l’image contestataire facilement collée sans nuance à la CGT ou à Solidaires ne manque pas d’alimenter les craintes de cette frange de dirigeants. Qu’ils se rassurent, il n’est pas rare qu’ils ne reçoivent aucune réponse aux convocations adressées dans les unions départementales des différents syndicats…Plusieurs raisons à cela.

Ainsi si la représentativité est confortable au niveau de la branche, "il n’y a pas grand intérêt à mettre des moyens pour se faire une place dans une PME au sein desquelles il n’y a fortiori pas de présence syndicale », explique Elsa Régent. Négocier des protocoles électoraux nécessite aussi des moyens humains. Or les ressources disponibles sont rares puisque la priorité des délégués syndicaux va au développement de la représentativité au sein des entreprises dans lesquelles ils sont élus. C’est donc souvent sur des militants retraités que repose ce développement syndical dans les PME à l’instar de l’organisation mise en place par la CFDT de Seine Saint-Denis. Depuis janvier 2017, cette UD a négocié 108 protocoles préélectoraux pour le compte de 4 syndicats partenaires.  La volonté de s’organiser pour se faire une place dans les PME n’est pas étrangère à la progression de la CFDT dans un département où la CGT maintien tout juste sa première place malgré une chute de 14% depuis 2008.

Reste que globalement, le retour sur investissement sur la négociation des protocoles préélectoraux n’est pas jugé trés intéressant au regard des moyens disponibles. Surtout qu’il s’agit ensuite pour les syndicats de rattachements d’assurer l’assistance auprès des nouvelles sections qui se constituent…Voilà pour la théorie du SAV.

En attendant, faute de présence syndicale, c’est avec les DP que les directions vont pouvoir de plus en plus négocier…"J’ai récemment accompagné la direction d’une PME du secteur de la bijouterie dans la négociation d’un CET avec les DP comme le permet désormais la loi. Nous avons averti les fédérations syndicales que nous allions ouvrir cette négociation. Là encore et sans grande surprise, il n’y a eu aucun retour. Nous avons organisé deux réunions d’information de 1h15, avec arrêt de la production dans le cadre de cette négociation alors que le dirigeant aurait parfaitement pu prendre une décision unilatérale », rapporte Noëllyne Bernard, fondatrice du cabinet Ambroise Conseil qui accompagne les patrons d’une vingtaine de TPE-PME de 40 à 400 salariés en matière de droit du travail. La crainte du syndicalisme de la part des dirigeants n’est pas aussi généralisée que cela. Et ierre Scarfogliero, secrétaire général de l’union départementale CFDT de Seine-Saint-Denis, d’affirmer que « les demandes d’intervention des syndicats devant les salariés pendant une heure, sur le temps de travail, surprennent les directions mais sont très rarement refusées ». Certaines de ces réunions d’informations qui se tiennent au moment de la négociation du protocole se sont même déjà déroulées de concert avec la CGT…
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