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20 / 10 / 2025 | 13 vues
Georges De Oliveira / Membre
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Signature d'un accord relatif à l'emploi des salariés expérimentés dans les sociétés d'assurances

L'accord de branche relatif "l’emploi des salariés expérimentés dans les sociétés d’assurances"  du 25 juin 2025, signé par FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC et Unsa ,expose divers dispositifs, qui pourraient représenter des garanties concrètes pour les salariés expérimentés du secteur de l'assurance :

 

Pour une meilleure reconnaissance des séniors

  • Reconnaissant l’existence de difficultés à l'embauche et dans le parcours professionnel, l'accord impose aux employeurs la mise en place de dispositifs de sensibilisation à destination de tous les acteurs RH et managers. Il s'agit d'un élément notable pour la reconnaissance des seniors et la lutte contre les stéréotypes, souvent intériorisés, qui freinent l'accès ou le maintien dans l'emploi.

 

Valorisation des parcours et compétences

  • L'accord insiste sur la transmission des savoir-faire, le recours aux dispositifs de tutorat, de mentorat, et la valorisation de carrières inspirantes. Cela permet non seulement de reconnaître la richesse de l'expérience des seniors, mais aussi d'assurer la continuité des compétences au sein de la branche.

 

Renforcement du droit à la formation continue et à la VAE

  • Il est acté que l'accès à la formation professionnelle continue doit rester élevé à tous les âges, avec des aménagements spécifiques pour accompagner les seniors (CPF, AFEST, bilan de compétences, VAE, etc.), favorisant leur évolution professionnelle.

 

Accompagnement médical et bien-être au travail

  • La visite médicale de mi-carrière à 45 ans, le bilan de prévention santé dès 60 ans et l'accès à des formations sur les gestes de premiers secours sont généralisés, permettant une prise en compte concrète des enjeux de santé et de prévention de l'usure professionnelle.

 

Aménagements des dernières années de carrière

  • L'accord encourage le recours au temps partiel, le forfait jours réduits, le télétravail, ainsi que les mesures d'accompagnement pour les aidants familiaux. Il promet la retraite progressive, le mécénat de compétences, l'utilisation du compte épargne temps (CET) et la possibilité de convertir son indemnité de départ en temps de préretraite, assurant ainsi une véritable personnalisation de la seconde partie de carrière.

 

Accompagnement à la préparation à la retraite

  • L'organisation de réunions d'information collective et la possibilité d'accéder à des ateliers collectifs préparant la transition vers la retraite apportent un appui concret à la fin de parcours professionnel des salariés.

 

Des regrets face au manque de contraintes imposées aux employeurs

 

Si ces dispositifs seraient indéniablement favorables aux salariés, Force Ouvrière regrette que l'accord n’aille pas assez loin dans la contrainte des entreprises :

  • Un accord faiblement normatif
    De nombreuses dispositions relèvent surtout de l'incitation, de la recommandation ou du volontarisme. L'accord invite les employeurs à « poursuivre ou développer » les dispositifs existants, à « mettre en œuvre des actions », sans imposer d'objectifs chiffrés ou d'obligations contrôlables.

 

  • Des dispositifs incontournables laissés à l'appréciation des entreprises
    L'application concrète des mesures (valorisation des compétences, recours au tutorat, mentorat, soutien aux aidants, déploiement du CVE) demeure largement au gré de la bonne volonté des employeurs ou subordonnée à la transposition d'autres textes légaux. Les droits des salariés en matière d'aménagement de la fin de carrière ou de validation des acquis restent à négocier en interne.

 

  • Risque de disparités entre établissements
    Cette latitude laissée aux entreprises peut se traduire par de fortes disparités de traitement selon les structures, créant une inégalité de fait entre les salariés d'un même secteur. Ce manque de normativité ne donne pas à la négociation de branche la portée attendue pour garantir des progrès effectifs et équitables pour tous.

 

  • Aucune sanction en cas de non-application
    L'accord prévoit une commission de suivi mais n'instaure ni mécanisme de contrôle effectif, ni sanctions en cas d'inaction des employeurs. Les ambitions de progression collective risquent donc d'être freinées par l'absence d'outils contraignants.

 

Conclusion

 

Cet accord constitue un socle intéressant pour faire progresser la situation des seniors dans la branche des assurances. Il comporte une série de mesures qui, si elles sont pleinement appliquées, offriront des droits nouveaux et une meilleure reconnaissance aux salariés expérimentés.

Cependant, la faiblesse de la force obligatoire pour les employeurs, l'absence d'indicateurs obligatoires de résultats ou de sanctions en cas de non-respect limite grandement sa portée. Notre organisation syndicale  sera donc vigilante pour que ces avancées soient réellement mises en œuvre dans toutes les sociétés de la Branche.

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