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28 / 11 / 2025 | 7 vues
CFE-CGC Orange / Abonné
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Orange : la culture d'entreprise au chausse pied.

Menaces disciplinaires, absence de lien avec l’emploi, absence de concertation , le dispositif « Atelier Culture Orange » imposé   aux personnels du service client contrevient au code du travail et ignore la réalité du terrain.


La CFE-CGC Orange constatant une dérive inquiétante et le caractère illégal de ce dispositif de formation, a adressé un courrier à la direction.


En effet, cette formation à caractère comportemental, dépourvue de lien direct avec l’emploi occupé et imposée sous obligation disciplinaire, contrevient aux articles L6321-1 et L1121-1 du code du travail.


L’annonce de sanctions en cas de non-participation, ainsi que le financement de cette action sur le budget formation, renforcent la violation du code du travail.


Contexte


Cette initiative qui se veut fédératrice, intervient dans un contexte de tension et de désorganisation largement documenté au sein de plusieurs périmètres d’Orange : surcharge chronique, perte de sens du travail, manque de reconnaissance et dégradation de la santé au travail.


Les analyses risques psychosociaux (RPS) menées sur différents périmètres, ainsi que nos propres enquêtes, aboutissent au même constat : les personnels d’Orange restent profondément attachés à leur métier et à l’entreprise, mais souffrent de ne plus pouvoir exercer leur travail en accord avec leurs valeurs et leurs exigences de qualité.


Conformément aux articles L6321-1, L1121-1 et L4121-1 du code du travail :

  • Une formation obligatoire ne peut être imposée que si elle est directement liée à l’emploi ;
  • Toute restriction à la liberté d’opinion ou de conscience doit être justifiée et proportionnée ;
  • L’employeur a une obligation de prévention de la santé physique et mentale des personnels.


La CFE-CGC Orange considère que cette « formation », dans sa forme actuelle, pourrait participer à une forme de violence institutionnelle contraire aux principes de respect et de liberté individuelle.


Des risques majeurs identifiés


Dans ce contexte, la CFE-CGC Orange considère que rendre obligatoire une « formation » consacrée à la « culture d’entreprise » sans concertation préalable avec les représentants du personnel, sans évaluation de ses impacts psychosociaux et sans lien direct avec les exigences de l’emploi constitue de surcroît une démarche inopportune et potentiellement contre-productive.

 

  • Risque d’injonction paradoxale : demander à des professionnels expérimentés et engagés d’adhérer à un discours culturel comme s’ils étaient subitement frappés d’amnésie et de découvrir une nouvelle culture comme le feraient des apprentis, alors même que les conditions réelles d’exercice empêchent le « travail bien fait ».
  • Risque d’instrumentalisation : la « formation » pourrait être utilisée pour juger de l’adhésion comportementale des personnels à des « valeurs » managériales floues, ouvrant la voie à desinterprétations disciplinaires.
  • Risque de conflit de valeurs : imposer une culture d’entreprise sans lien avec le travail réel
  • expose les personnels à une dissonance cognitive délétère.
  • Risque de substitution à la prévention : une communication managériale descendante ne remplace pas une action de prévention des risques professionnels.
  • Risque de perte de confiance : dans un climat social déjà fragilisé, une telle initiative peut accroître le cynisme et la démobilisation plutôt que de renforcer la cohésion.
  •  

la CFE-CGC Orange a demandé à la Direction

 

  • La suspension du statut et du caractère obligatoire de la « formation ».
  • La présentation du dispositif au Comité social et économique (CSE) et à la Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) pour évaluation de ses impacts psychosociaux, conformément aux articles L2312-8 et L2312-9 du code du travail.
  • L’accès à une session pilote pour audit syndical du contenu, de la pédagogie et des objectifs réels de la « formation ».
  • Des garanties écrites sur l’absence d’utilisation du contenu à des fins d’évaluation ou de sanction ; respect des libertés d’opinion, d’expression et de conscience des personnels ; engagement à ne pas assimiler la non-participation à une faute professionnelle.
  • La mise en place d’espaces de discussion sur le travail réel, conformément aux préconisations de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (document TF327), afin de reconstruire collectivement la confiance et la culture partagée à partir de la réalité du travail.

 

La CFE-CGC Orange n’est pas opposée à la réflexion sur les valeurs et l’identité de l’entreprise. Elle estime que cette réflexion ne peut être authentique que si elle part du travail réel et associe les professionnels, leurs représentants et les acteurs de la santé au travail.

 

Avant de promouvoir une « culture d’entreprise », la Direction devrait s’interroger sur la cohérence entre ses discours et les pratiques managériales observées au quotidien. C’est de cette cohérence que pourront renaître la confiance, la fierté d’appartenance et la véritable culture d’Orange.

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