Négociations salariales dans les IEG : Des propositions indécentes face à l’urgence sociale
Les négociations sur l’évolution du Salaire National de Base (SNB) viennent de débuter... Des premiers échanges de contexte ont eu lieu lors de la CPPNI du 10 octobre. Moment qui a permis sans surprise de constater "quelques" écarts sur les analyses de la situation…
Pour notre organisation syndicale , il est incontestable que depuis 2014, les salariés ont subi une importante perte de pouvoir d’achat.
Les faits sont clairs :
- Inflation sur les 9 dernières années : +19,21 %
- Augmentation du SNB sur la même période : +7,19 %
Soit une perte sèche de 12,02 % entièrement supportée par les salariés.
Les employeurs, de leur côté, estiment que l’évolution salariale réelle des agents sur cette même période est bien plus favorable car ils y intègrent les progressions annuelles d’ancienneté et les promotions…
Selon eux :
- Chaque salarié bénéficie de +0,6 % par an grâce à l’ancienneté.
- Chaque salarié reçoit un avancement individuel chaque année.
Nous aimerions que cela soit la réalité pour l’ensemble des personnels des IEG, malheureusement c’est bien loin de refléter la réalité vécue par les agents! FO Énergie réfute une fois de plus l’approche erronée des employeurs.
Nous refusons de prendre en compte les taux d’avancements individuels dans le calcul de la préservation du pouvoir d’achat. Ils ne sont pas destinés à compenser l’inflation, mais bien à récompenser l’investissement des salariés.
Un agent ayant eu depuis 2014 deux évolutions d’ancienneté et l’augmentation du SNB a bénéficié de +13,19 % d’évolution salariale.
Notre fédération revendique donc une augmentation de 6 % du SNB pour compenser la perte de pouvoir d’achat à laquelle font face les personnels des IEG.
Lors de la CPPNI du 24 octobre 2024, nous avons une nouvelle fois constaté l’écart énorme entre les attentes légitimes des salariés et les propositions des employeurs.
Pour mémoire, sur la base des chiffres des employeurs, qui ne tiennent pas compte du recul de la masse salariale lié entre autres à la réforme des retraites, la délégation FO constate un recul moyen de 6 % des salaires VS l’inflation des dix dernières années.
La rencontre, qui devait être l’occasion de discussions constructives, a débuté par une proposition indécente de la part des représentants des employeurs, totalement déconnectée des réalités du terrain.
Les employeurs soutenant que :
- Chaque salarié bénéficie de +0,6 % par an grâce à l’ancienneté.
- Chaque salarié reçoit un avancement individuel chaque année.
Dans ce contexte, leur première proposition a été de 1,9 % qui inclut :
- 0,6 % au titre de l’ancienneté
- 0,6 % au titre du SNB
- 0,7 % au titre du plancher des augmentations individuelles (NR et GF)
Bien qu’ils aient prétendu suspendre la réunion pour revenir avec une proposition ajustée, la nouvelle proposition n’a fait que confirmer leur mépris.
Propositions dites «ultimes » :
- 0,6 % au titre de l’ancienneté
- 0,8 % au titre du SNB
- 0,9 % au titre du plancher des augmentations individuelles (NR et GF), ce qui fait moins d’un NR pour 2,5 agents
Décomplexés, à la limite de la provocation, ils ont annoncé clôturer la négociation sur un taux d’évolution du SNB inférieur à l’annonce de l’augmentation du SMIC.
La posture des employeurs dans cette négociation de Branche est inacceptable et nous exigeons qu’ ils prennent la mesure de la situation avant de clore les débats de branche et d’entamer les négociations en entreprise.
Une nouvelle fois, les organisations patronales espèrent rassurer, avec des perspectives en entreprise qui par expérience et construction ne sont jamais à la hauteur du maintien et de la progression du pouvoir d’achat de toutes et tous.
Devant ce simulacre de négociation et ce piètre moment de « dialogue social », les 4 Organisations Syndicales (FO,CGT,CFDT,CFE-CGC) exigent une réouverture des négociations de branche !
Les négociations en entreprises ne sauraient se tenir de manière constructive et efficace sans que cette étape indispensable n’ait eu lieu à la Branche.
Pour nous , la négociation de Branche doit se poursuivre, il s’agit d’une question d’urgence sociale.
Dans ce contexte, les Fédérations syndicales représentatives au sein de la Branche des IEG viennent d'adresser le courrier suivant à l’attention de tous les employeurs des Industries Électriques et Gazières (*) :
Mesdames les Présidentes ,
, Les Fédérations syndicales représentatives au sein de la Branche des IEG que sont la CGT Mines-Énergie, la CFE-CGC Énergies, la CFDT Chimie-Énergie et FO Énergie et Mines, tiennent à vous interpeller à la suite de la CPPNI du 24 octobre 2024. Tout d’abord, nous dénonçons avec la plus grande force vos méthodes expéditives et unilatérales. Contrairement à ce que vos représentants en CPPNI ont pu indiquer, la réunion dite « d’information » de la CPPNI du 10 octobre ne pouvait en rien être considérée comme une séance de négociation.
Dès lors, comment avez-vous pu annoncer dès le début de la première séance de négociation du 24 octobre que celle-ci sera conclusive ?
Pour nos délégations de négociateurs, une telle conception de la négociation n’a pas manqué d’étonner et de scandaliser.
Avec de telles manières d’agir, qui peut croire à vos prétendues intentions de dialogue ou encore à vos soi-disant soucis de transparence et d’écoute, ou encore au respect des partenaires sociaux que vous n’hésitez pas à afficher dans le cadre du dialogue social européen ?
Pourtant, depuis sa nomination, le Premier ministre appelle chacun à respecter le dialogue social et les partenaires sociaux.
Par conséquent, nous nous interrogeons sur la pertinence d’un projet d’accord proposé sur table le 24 octobre, dans la précipitation et sans réelle négociation, par vos représentants en CPPNI. Alors que le décrochage salarial des salariés des IEG vis-à-vis de l’inflation est reconnu de tous, vous refusez d’actionner le seul dispositif à même d’y remédier, à savoir l’évolution générale des salaires que représente le SNB.
Victimes collatérales d’une cohabitation d’employeurs aux visions sociales inexistantes, les salariés et ceux qui défendent leurs intérêts en font aujourd’hui les frais.
Nous exprimons notre totale opposition à cette conception du dialogue social. Vous ne pouvez pas vous contenter de gérer les questions salariales si importantes pour l’engagement des salariés dans les défis auxquels le secteur énergétique est confronté, à coup de « simple recommandation patronale ».
Imposer une augmentation aussi faible du Salaire National de Base ne sera en effet pas de nature à motiver et à mobiliser les salariés des IEG pour relever les grands défis industriels et climatiques qui s’imposent à nous.
La réussite de nos entreprises ne pourra être garantie que si des signaux forts de reconnaissance professionnelle sont adressés aux gaziers et électriciens.
Vous portez également la responsabilité de rendre les emplois attractifs dans les entreprises des IEG à une période où les recrutements et les besoins en compétences représentent un enjeu crucial. En proposant des augmentations de salaires au rabais, vous réduisez les chances de faire venir du potentiel à forte valeur ajoutée.
Par conséquent dans un esprit constructif et dans l’intérêt des salariés que nous représentons et défendons et de l’avenir de la branche des IEG, les Fédérations syndicales représentatives de la Branche des Industries Électriques et Gazières vous demandent, la réouverture des négociations sur les mesures salariales de branche en convoquant sous 15 jours une nouvelle CPPNI, sans quoi et passé ce délai, nous interpellerons les pouvoirs publics et dénoncerons à l’externe vos méthodes unilatérales de « négociations » et votre conception particulière du dialogue social au sein de notre branche des IEG.
Dans un tel contexte, nos organisations syndicales considèrent que les négociations salariales en entreprises ne sauraient se tenir dans un climat apaisé sans qu’a minima une nouvelle séance de négociation de Branche n’ait eu lieu.
Les Fédérations syndicales CGT Mines-Énergie, CFE-CGC Énergies, CFDT Chimie-Énergie et FO Énergie et Mines, restent disponibles pour tout échange permettant de parvenir à un accord plus juste dans l’intérêt de tous les salariés et des entreprises de la Branche.
(*) L'Union Française de l'Electricité (UFE) et l'Union Nationale des employeurs des Industries Gazières (UNEMIG)
UNION NATIONALE DES EMPLOYEURS DES INDUSTRIES GAZIERES (UNEMIG).
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Propositions NAO 2025: une vrai provocation
Les négociations salariales 2025 dans les entreprises des IEG doivent pallier des mesures de Branche insuffisantes !
Les Fédérations syndicales représentatives ( CGT, FO, CFDT,CGC) au sein de la Branche des IEG tiennent à interpeller les directions des entreprises des IEG à la suite de la recommandation patronale limitant la hausse du Salaire National de Base à 0,8 % pour 2025.
Imposer une augmentation générale aussi faible des rémunérations n’est pas de nature à motiver et à mobiliser les salariés des IEG pour relever les grands défis industriels et climatiques qui s’imposent à nous.
La réussite de nos entreprises dépend des signaux forts de reconnaissance financière qui sont adressés aux gaziers et aux électriciens.
Aujourd’hui ce n’est pas le cas !
Dans leur courrier adressé aux Secrétaires Généraux des 4 Fédérations syndicales représentatives de la Branche des IEG, les employeurs ont osé assumer que, chaque année depuis douze ans, échelon d’ancienneté et augmentation du SNB n’ont pas permis de couvrir l’inflation !
Quelle provocation !
Lors de la CPPNI du 10 octobre les employeurs ont par ailleurs présenté des prévisions d'augmentation salariale 2025 allant jusqu’à 3,7 %...
Ils ont également écrit souhaiter retrouver un équilibre entre les augmentations générales et les mesures d’augmentation individuelles afin d’adresser des signaux de reconnaissance aux salariés.
Dont acte !
2,3 % de mesures salariales restent donc disponibles pour les augmentations individuelles : 0.8% (SNB) + 0.6% (Echelon) + 2.3% (augmentations individuelles) = 3,7 %.
L’Interfédérale prend aux mots les employeurs et s'accorde à défendre dans toutes les entreprises des IEG la revendication d’un minimum de 2,3 % au titre de l’enveloppe d’augmentations individuelles. Ce taux permet réellement de reconnaitre l’engagement et la performance des salariés car il assure en moyenne 1 NR pour chaque salarié.
Ce niveau est compatible avec la présentation faite en Branche par les employeurs le 10 octobre et avec les arguments qu’ils ont développés dans leur courrier aux Secrétaires Généraux des 4 Fédérations. Nous attendons donc des directions des entreprises des IEG l’authenticité, la constance, la loyauté et la fiabilité que les salariés sont en droit d’exiger.
A défaut, l’Interfédérale appellera à un mouvement social massif dans les IEG début décembre.