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09 / 06 / 2025 | 15 vues
Laurent Aubursin / Abonné
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La part de la population qui était sous le seuil des 50% du revenu médian est passée de 6,6% en 2002 à 8,1% en 2022

Tous les deux ans, l’Observatoire des inégalités publie un panorama complet sur les  disparités constatées en France. La nouvelle édition 2025 vient d'être publiée . Elle apporte un éclairage assez complet  sur les revenus, l’éducation, le travail, les modes de vie et les territoires sont passés au crible. 


Dans son avant-propos on notera que Louis Maurin, Directeur de l’Observatoire des inégalités insiste -   sans nier la fracture sociale qui  traverse nos modes de vie-  sur l'importance du travail objectif  ainsi réalisé pour lutter " contre la marée de désinformation" alors que  "le débat médiatique ne semble se nourrir que d’exagérations, voire de démagogie ".


Il souligne que si "avant impôts et redistribution, la France est l’un des pays les plus inégalitaires parmi les pays riches, juste après les États-Unis et le Royaume‑Uni. Ce n’est que grâce à de puissants mécanismes de solidarité qu’après redistribution, il termine tout juste en milieu de peloton."


Mais il n'en reste pas moins que  le taux de pauvreté a augmenté de 1,5 point en 20 ans : la part de la population qui était sous le seuil des 50% du revenu médian est passée de 6,6% en 2002 à 8,1% en 2022. 

 

Dans la présentation qu'elle a pu en faire, Anne Brunner, Directrice des études de l’Observatoire, confirme le ressenti qui peut s'exprimer : "les catégories populaires, composées d’ouvriers, d’employés, de personnes peu diplômées et souvent peu qualifiées, subissent les exigences de flexibilité d’une société prospère, confortable pour une large classe favorisée."

 

La fracture passe par les conditions de travail notamment.
 

Elle souligne, entre autres, que  l’emploi précaire,  continue à augmenter et note que la baisse du chômage est due en partie au développement de l’apprentissage pour les jeunes, une politique extrêmement coûteuse  qui atteint aujourd’hui ses limites. Si la précarité augmente lorsque le chômage baisse, alors le « mal-emploi » continue à miner notre société et à attiser les tensions sociales.
 

35 % des salariés connaissent au moins trois critères de pénibilité physique à leur poste, une proportion qui n’a pas baissé en quinze ans.

Cela concerne dix fois plus les ouvriers que les cadres.

L’injustice est d’autant plus grande que notre pays est aussi l’un des plus inégalitaires dans le domaine de l’éducation.

Année après année, les tests de niveaux scolaires montrent à quel point l’école française profite beaucoup plus aux enfants de parents diplômés qu’à ceux de milieux populaires

 

Malgré le ralentissement économique, les augmentations de salaires se sont poursuivies au cours des deux dernières années, en léger retard par rapport à la hausse des prix. Le revenu par personne a même gagné du pouvoir d’achat (0,3 % sur l’année 2023, puis 1,9 % en 2024 selon l’Insee). Mais cette évolution globale pourrait masquer un accroissement des inégalités, entre ceux qui ont pu négocier une hausse de salaire et les autres, notamment.

 

Et de s'interroger: " la volonté politique sera-t-elle au rendez-vous d’une lutte ferme contre les discriminations et d’un allégement, ou au moins d’une prise en compte, de la pénibilité du travail des ouvriers et employés ? Les employeurs font peu d’efforts s’ils n’y sont pas contraints par la réglementation."

 

 

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