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17 / 04 / 2025 | 67 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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"La durabilité est un des 3 sujets transverses majeurs du plan stratégique de la Matmut, avec la prévention et l’intelligence artificielle"

Christophe Bourret, Président de la Matmut et Nicolas Gomart, Directeur Général ont bien voulu répondre à mes questions.

 

La Matmut vient de tenir ses traditionnelles Assemblées générales, mardi 15 avril. Elles sont intervenues quelques jours après que la Matmut a annoncé de très solides résultats. En quoi son ancrage mutualiste permet-il au groupe de faire face aux défis sociétaux et économiques actuels ?

 

Christophe Bourret : Vous évoquez le temps fort important que sont nos Assemblées générales, chaque année, mais je tiens à insister sur le fait qu’elles constituent tout sauf un événement isolé dans notre fonctionnement démocratique.
 

En effet, elles succèdent à de nombreux échanges riches et réguliers en compagnie des délégués des sociétaires : réunion nationale, en format webinaire, puis rencontres débats, en présentiel, à Paris, Bordeaux, Lyon et Marseille. Sans oublier, également, nos formations régulières proposées aux délégués du Conseil d’administration.
 

Être mutualiste, c’est avant tout avoir cette connexion directe et collégiale avec celles et ceux qui représentent les 4,6 millions de personnes qui nous font confiance. Ce dialogue nous permet d’être réellement connectés aux réalités vécues par nos sociétaires, dans un contexte général, sanitaire, économique, sociétal, environnemental, très chahuté depuis de nombreuses années. Je considère que la richesse de notre modèle réside dans cette gouvernance démocratique et que c’est un atout à notre époque, plus que jamais, pour nourrir les prises de décisions stratégiques.

 

Nicolas Gomart : Contexte géopolitique inquiétant, guerre aux portes de l’Europe, grande instabilité politique en France, nouvelle donne climatique… vous évoquez ‘’des défis’’ et en effet, force est de constater que nous traversons des temps troublés. Indéniablement, la dimension de proximité qui nous est chère, à la Matmut, vis-à-vis de nos sociétaires, est une boussole importante.
 

Le modèle mutualiste est, on s’en rend compte, très attractif dans la période actuelle, et j’en veux pour preuve le très bon développement du Groupe Matmut en 2024, et même depuis plusieurs années, et des résultats particulièrement solides en effet.

 

MS : Cela se traduit-il par un sociétariat qui s’élargit ?

 

NG : Tout à fait. Sur l’année 2024, le Groupe Matmut a enregistré plus de 85 000 sociétaires supplémentaires, ainsi que 87 000 nouveaux contrats. Nous ambitionnions, au début de notre plan stratégique 2024 – 2026 ‘’Objectif : Impact !’’, 180 000 nouveaux sociétaires, à horizon 2026. Les temps de passage sont donc très bons.
 

Le volume de souscriptions total a progressé de 2% en 2024, pour une nouvelle fois s’établir à près de 1,1 million d’affaires nouvelles sur l’année. Le cap du million de souscriptions, dépassé pour la 4ème année consécutive, illustre très bien l’attractivité du mutualisme, en des temps agités, et particulièrement celle de la Matmut.


Autre élément de satisfaction, la progression est intéressante dans toutes les branches d’activité, que ce soit en assurances dommages comme en assurances de personnes.

 

CB : L’activité en assurance santé, en particulier, témoigne des efforts menés par le Groupe Matmut pour toujours mieux répondre aux besoins exprimés par ses sociétaires. Jusqu’en 2010, nous n’étions pas du tout présents sur ce segment. Aujourd’hui, nous protégeons plus de 1,3 million de personnes, avec les offres de la Mutuelle Ociane Matmut et celles de la Mgéfi.
 

Ces deux structures ont rejoint le groupe à des périodes différentes et aujourd’hui elles sont très complémentaires – la première étant une mutuelle interprofessionnelle et la seconde étant spécialisée auprès des agents de la Fonction publique - et développent de belles synergies, en particulier dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) des fonctionnaires et en matière d’outils de gestion.
 

Nous tenons à pleinement prendre en compte les problématiques d’assurabilité, notamment en luttant activement contre le renoncement aux soins, toujours préoccupant.
 

Tandis que la santé mentale est la grande cause nationale 2025, je salue enfin le déploiement, par la Mutuelle Ociane Matmut, d’un programme dédié à la santé mentale des chefs d’entreprise : B.A.S.E. La démarche est expérimentale, avec deux groupes d’étude constitués. Elle est menée en partenariat avec le psychologue clinicien Jean-Luc Douillard.

 

MS : La protection des biens et des individus, par les assureurs, apparaît plus que jamais comme une activité essentielle à l’économie française. Quelles sont vos priorités afin de pérenniser vos actions et vos engagements ?

 

NG : La durabilité est un des 3 sujets transverses majeurs de notre plan stratégique, avec la prévention et l’intelligence artificielle. Or, la première des durabilités est celle de notre entreprise, puisqu’elle seule nous garantit de pouvoir faire face à nos engagements.
 

L’année 2024, en ce sens, est très positive, puisque le Groupe Matmut a sensiblement renforcé sa solidité économique et financière. Ses fonds propres ont progressé à 2 307 millions d’euros, soit + 4,7%. Notre ratio de solvabilité s’est établi à 201%, là encore en progression puisqu’il était de 189% en 2023.
 

Sur notre cœur de métier, l’assurance dommages, nous sommes en phase avec un des objectifs stratégiques, à savoir établir le meilleur équilibre technique possible pour cette activité, plutôt que chercher un développement tous azimuts, car c’est un élément de durabilité important. A fin 2024, le ratio combiné en non vie progresse ainsi à 98,3%, contre 101,5% un an plus tôt.
 

J’ajoute que nous ne ménageons pas nos efforts afin d’accentuer les leviers d’économies, faire converger durabilité et rentabilité technique et veiller toujours plus à la qualité de service. Dans le domaine automobile, par exemple, nous travaillons sur le sujet de la réparation écoresponsable, avec un avantage tarifaire pour les sociétaires qui acceptent la priorisation d’une économie plus circulaire et nouons des partenariats afin de faciliter l’usage de la pièce de réemploi et maîtriser au mieux l’inflation des coûts de la réparation automobile.  

 

CB : Accélérer la diversification vers les assurances de personnes est le second axe majeur de la stratégie du groupe. Avec la nouvelle donne climatique et ses conséquences souvent désastreuses pour nos concitoyens, les assureurs dommages sont particulièrement exposés.
 

En diversifiant nos activités, nous nous mettons en situation de mieux faire face aux défis actuels, en même temps que nous sommes en mesure de proposer une gamme complète de solutions d’assurance.
 

J’évoquais précédemment l’assurance santé, il faut noter qu’en 4 ans, sa part dans le chiffre d’affaires global du groupe est passée de 16% à 25%.
 

Désormais, les efforts se portent plus sur l’activité épargne et prévoyance. Avec le bon développement organique, d’une part – les encours gérés ou intermédiés par le Groupe Matmut en assurance-vie, en 2024, ont progressé de plus de 9%, mais aussi bien sûr, avec le projet d’acquisition de HSBC Assurances Vie, qui pourrait être finalisé d’ici fin 2025.
 

Au terme de cette opération, nous aurions un mix à peu près équilibré entre les assurances dommages et les assurances de personnes et c’est une réelle satisfaction.

 

MS : Avec 6 800 collaborateurs, le Groupe Matmut est aussi un employeur important. Au niveau social, quelles réalisations ont été les plus structurantes, courant 2024 et début 2025 ?

 

NG : Le dialogue social est riche et constructif au sein de notre groupe. Sur un sujet qui est un des combats de la Matmut, je retiens le nouvel accord d’entreprise ambitieux signé en février dernier en matière d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Avec notamment un budget ‘‘équité’’ de 900 000 € dédié à la veille salariale. Autre preuve de la politique volontariste du Groupe Matmut, son Index de l’égalité professionnelle progresse à 98/100 au titre de 2024, contre 93/100 les années précédentes.

 

Je salue également l’accord en faveur de l'emploi des personnes en situation de handicap et des proches aidants ainsi que celui relatif au télétravail, afin d’aller vers toujours plus de flexibilité et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
 

On retrouve ce dialogue social de qualité, y compris sur les sujets de développement du groupe, puisque nous avons obtenu l’avis unanimement favorable des instances représentatives du personnel, à propos du projet d’acquisition de HSBC Assurances Vie.

 

CB : Je retiens pour ma part, sur 2024, la très belle première campagne de marque employeur du groupe, incarnée par celles et ceux qui composent son corps social. Ce dispositif inédit, ‘’Pas juste un métier’’, donne à voir la dimension essentielle d’engagement de notre entreprise. L’assurance n’est pas une activité comme les autres, elle est là pour accompagner et protéger, et il était important pour nous, sur un marché de l’emploi en pleine transformation, de le valoriser, de la façon la plus authentique possible.
 

Continuons à développer, via ce type d’activations, l’attractivité perçue et vécue de notre entreprise, et nous serons alors en mesure d’attirer et de recruter toujours plus de talents en lien avec notre développement, ainsi que de favoriser l’engagement de l’ensemble de nos collaborateurs. »

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