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La C.A.T. va contester les licenciements chez Milee (Adrexo) et attaquer les dirigeants
En qualité de premier syndicat de l'entreprise Milee (ex-Adrexo), spécialisée dans la distribution d'imprimés publicitaires et de courrier, le syndicat C.A.T. entend entreprendre des actions judiciaires fortes contre l'entreprise et ses ex-dirigeants en mettant en cause la gestion de la société qui a conduit à 10 000 licenciements en septembre dernier.
La fin de Milee n'est pas en lien de l'arrivée du OUI PUB en 2025 et de la baisse annoncée de l’imprimé publicitaire comme le claironne la direction, mais bien la conséquence de choix critiquables, et même d'une volonté de fermer l'entreprise après l'avoir asséché. Déjà opposé au premier P.S.E. décidé en juin et opposé à donner un chèque en blanc aux actionnaires, le syndicat veut porter la voix des ex-salariés en démontrant la volonté d'en arriver la.
Après une reprise très avantageuse en 2017, il n'aura pas fallu très longtemps pour arriver à ce résultat qui se traduit par le plus gros plan social de France en 2024, mais l'œuvre de démolition avait déjà débuté bien avant en réduisant de 10 000 postes en deux ans les effectifs de Milee sans aucun accompagnement social, contournant ainsi les règles relatives aux licenciements économiques.
C'est au pénal que la C.A.T. souhaite faire constater que cette liquidation est bien la conséquence des choix de gestion des actionnaires, Eric Paumier, Frédéric Pons et Guillaume Salabert.
L’intérêt est double. D’abord prouver ces erreurs et faire que les responsables soient appelés en comblement de passif et ensuite faire qu’ainsi les licenciements consécutifs soient déclarés sans cause réelle et sérieuse et que les salariés puissent percevoir de légitimes dédommagements.
La C.A.T. entend aussi faire dédommager les salariés pour tout ce qu'ils ont pu supporter au fur et à mesure de l'exécution des contrats de travail (retards chroniques dans le versement des salaires, travail dissimulé, retard dans la mise en œuvre des versements des salaires pendant la liquidation, etc...).
L'action vise aussi à analyser toutes les situations pour faire dédommager les salariés sur tous les sujets possibles, car les particularités sont nombreuses.
Le projet est de rassembler des salariés autour de procédures prud’homales gérées en un seul lieu, mais aussi et surtout de les associer en qualité de partie civile dans cette procédure pénale collective qui permettra de faire la lumière sur la gestion de l’entreprise.
Présent dans l'entreprise depuis 2010 et majoritaire depuis 2020, le syndicat a pu rassembler des centaines de documents et de quoi faire initier une enquête sérieuse.
Concrètement, un avocat sera désigné pour coordonner l'action et le syndicat se prépare à se maintenir pendant tout le temps nécessaire pour obtenir des résultats et maintenir le lien tout au long des procédures avec tous les salariés.
Le syndicat appelle les salariés à rejoindre cette action qui mobilise déjà plus de 350 personnes.