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Cinq enjeux pour l’emploi cadre en 2023
Une étude publiée par l'APEC
Début 2023, les incertitudes demeurent nombreuses et leurs conséquences préoccupantes, que ce soient les hausses du prix de l’énergie et des matières premières, la perte de pouvoir d’achat ou encore les difficultés de recrutement. Tous les acteurs ne sont pas égaux face à l’incertain, certains devraient rester fragilisés, tout particulièrement les TPE-PME, les jeunes résidants dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville, les cadres séniors ou encore les demandeurs d’emploi cadre.
Quels sont les 5 enjeux pour l’emploi cadre en 2023 ?
1/ Surmonter les difficultés de recrutement
Huit entreprises sur dix prévoyant de recruter des cadres au 1er trimestre 2023 s’attendent à rencontrer des difficultés pour les finaliser. Celles-ci sont de nature protéiforme et se traduisent par un faible nombre de candidatures reçues, une inadéquation entre les candidatures reçues et les profils recherchés ou encore une concurrence entre entreprises pour des mêmes profils, souvent très techniques pour les emplois de cadres.
Pour y remédier et optimiser la durée du processus de recrutement, les entreprises gagneraient à assouplir plus souvent leurs critères de sélection et à se différencier. Du côté des candidats et des candidates, certains critères pourraient prendre de l’importance à leurs yeux en 2023, tels que l’impact social ou environnemental de l’entreprise ou encore les conditions de travail en lien avec le poste à pourvoir.
2/ Changer le regard – et les pratiques – sur les séniors
Peu d’entreprises déclarent avoir mis en place une politique en faveur des cadres de 55 ans et plus. Si les cadres sont moins touchés par le chômage que les non-cadres (4,1% de taux de chômage fin 2021 contre 7,9% au global), les cadres les plus âgés connaissent plus de difficultés à se reclasser que leurs cadets. Cette situation est d’autant plus paradoxale que le niveau de difficultés de recrutement n’a jamais été aussi élevé dans des secteurs et métiers pointus, où l’expérience est très recherchée.
Alors que beaucoup de cadres séniors au chômage sont prêts à faire des concessions au cours de leur recherche d’emploi, les recruteurs devraient changer leur regard vis-à-vis de l’âge en privilégiant les compétences et l’expérience.
3/ Adapter les politiques de rémunération au contexte d’inflation
Dans le contexte de retour d’une forte inflation en 2022, en France et dans de nombreux pays, sous l’effet notamment de la guerre de la Russie contre l’Ukraine et du renchérissement des ressources énergétiques et alimentaires, deux cadres sur trois sont inquiets quant à l’évolution de leur pouvoir d’achat. D’après ces derniers, la rémunération et les perspectives de carrière dans leur entreprise demeurent les deux aspects de leur travail les moins satisfaisants.
Au global, 53% des entreprises ont mis en place, en 2022, des mesures spécifiques pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs et collaboratrices. En outre, de nombreuses entreprises pourraient être contraintes de consentir à des efforts salariaux afin de retenir certains de leurs cadres et/ou d’attirer de nouvelles compétences en recrutant dans un contexte concurrentiel et de forte tension sur le marché externe.
4/ Reconstruire une dynamique collective de travail
Le télétravail, instauré largement lors de la crise sanitaire et pérennisé dans beaucoup d’entreprises, est plébiscité par les cadres. Il peut toutefois engendrer un sentiment de moindre appartenance à un collectif de travail, mais aussi parfois de moins bonnes collaborations avec ses collègues.
Dès lors, en tant que rouages clés de l’entreprise, les managers sont attendus par leur hiérarchie comme par leurs collaborateurs et leurs collaboratrices pour créer toutes les conditions d’un collectif de travail. Au-delà de leurs compétences techniques, les managers devraient se doter des compétences comportementales indispensables à la gestion de leur équipe et en adéquation avec les attentes des collaborateurs : se montrer à l’écoute, fédérer, organiser/planifier, responsabiliser, etc
5/ Répondre à des aspirations nouvelles
Si l’autonomie, la rémunération, l’ambiance de travail, la variété, le sens et l’utilité des missions sont ce qui motive en premier les cadres, le manque de reconnaissance, la lourdeur dans les processus, le flou sur la stratégie, le sentiment d’avoir « fait le tour » ou encore l’ennui au travail sont leurs principales sources de démotivation. Ces insatisfactions peuvent pousser certains cadres à se reconvertir en changeant de métier, afin de retrouver du sens au travail, de meilleures conditions de travail et/ou de la reconnaissance, voire d’acquérir de nouvelles compétences.
Lorsqu’ils sont à la recherche d’un emploi, les deux premiers critères jugés essentiels par les cadres sont la rémunération et l’intérêt des missions, et cette situation devrait rester identique en 2023. En outre, dans un contexte où le télétravail des cadres se généralise, la part des cadres réticents à rejoindre une entreprise ne proposant pas de télétravail devrait continuer de progresser. Par ailleurs, la grande majorité des cadres se déclarant préoccupés par la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique, l’impact social ou environnemental de l’activité de l’entreprise pourrait prendre plus d’importance à leurs yeux parmi les critères pour travailler dans une entreprise.
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