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19 / 05 / 2020 | 595 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Le port prolongé du masque à l’usine est un risque

Aujourd’hui se tient une réunion du CSSCT de l’usine Renault de Sandouville, suite au CSE de jeudi dernier convoqué par huissier suite à la décision en référé du tribunal qui a mené à la fermeture de l’établissement le 7 mai. Un nouveau CSE devrait se tenir demain mercredi. Entretien avec Gérald Le Corre, inspecteur du travail et représentant de la CGT en Seine-Maritime, très impliqué dans le dossier porté en référé par le syndicat qui a mené à la fermeture de l’usine Renault de Sandouville le 7 mai.

 

 

Une décision qui ne repose pas simplement sur des questions de forme, comme l’explique le militant qui insiste sur l’absence dans le document unique d’évaluation des risques liés à un port du masque FFP2 sur des durées prolongées. Notamment des risques cardiovasculaires liés aux efforts de respiration sur des postes déjà pénibles. Une centaine de salariés est concernée par ce port obligatoire du masque FFP2 du fait de l’impossibilité d’assurer une distanciation physique. Les mesures pour éviter les goulots d’étranglements dans les vestiaires et les sanitaires ne sont pas intégrées non plus, considère le militant CGT, par ailleurs secrétaire du CHSCT du Ministère du Travail, qui reconnaît que l’enjeu est bien celui de l’équilibre entre le sanitaire et la production. 

 

Rien de nouveau : le débat sur cet équilibre traverse autant la CGT, reconnaît Gérald Le Corre qui prend l’amiante pour exemple, où les logiques de compromis entre santé et productivité ont été à l’œuvre. L’impératif sanitaire n’a d’ailleurs rien d’absolu face aux pressions économiques et aux menaces sur l’emploi. Le décalage entre les contraintes imposées par la loi et la réalité des pratiques s’impose comme une réalité pour l’inspecteur du travail, en prenant l’exemple des sites Seveso de la pétrochimie. Pour lui, le combat doit avant tout se placer au niveau international pour imposer un meilleur niveau de protection de tous les travailleurs.

 

Mais pourquoi donc la CGT s’est-elle retrouvée isolée et attaquée par les autres syndicats sur le dossier de Renault Sandouville, sous prétexte de nuire à l’emploi alors que sur les mêmes fondements, la décision de justice qui a conduit à la fermeture des entrepôts d’Amazon a fait consensus ?