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Entretien vidéo - Le masque, premier investissement de la reprise
Entretien avec Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance, organisation patronale de la plasturgie qui a anticipé que le masque allait être l’élément clef de la reprise dans les entreprises en instaurant une « centrale d’achat ». Ainsi, 140 entreprises adhérentes ont déjà passé commande et les premières livraisons sont déjà effectives. Pour le moment, deux tiers des commandes concernent des masques chirurgicaux et un tiers des masques filtrants FFP2.
Le menu détaillé et séquencé
Le masque est le premier des équipements de protection individuelle (EPI). Il représente un coût de moins d’un euro HT par masque chirurgical et de moins de deux euros pour les FFP2. Mais c’est avant tout un investissement pour réduire les coûts directs et indirects des arrêts de travail liés à la crainte des salariés d’être contaminés. Des employeurs ont prévu de fournir des masques à leurs salariés pour qu’ils puissent aussi se protéger pendant les périodes non travaillées. Les cellules familiales des salariés pourront aussi parfois bénéficier des masques achetés.
Le masque pose un problème d’ordre à la fois organisationnel et réglementaire. Si l’on respecte les consignes, il faut en effet le changer lorsqu’on l’enlève lors de la pause-café, cigarettes ou simple désaltération. Les entreprises tablent donc sur quatre masques par jour et par personne. Cela représente donc 4 000 masques par mois pour une PME de 50 salariés. Tout un processus hygiénique (mode opératoire et traitement des masques usagers) va se mettre en place en impliquant les élus des CCSCT. Mais le masque va aussi poser un problème réglementaire si des salariés refusent de le porter, par exemple, du fait qu’il est particulièrement désagréable à porter par forte chaleur. La barbe, même naissante, ne serait par ailleurs pas de nature à permettre à un masque de protéger. Une entreprise qui demanderait à ses salariés de se raser pour assurer la sécurité serait-t-elle dans les clous ? La mesure qui touche à l’individu serait-elle proportionnelle au risque ?
Les mesures de prévention qui s’imposent aux salariés pour prévenir les contaminations ne sont pas intégrées dans les règlements intérieurs. D’où l’intérêt pour les employeurs de produire des notes de service d’urgence afin d’imposer des mesures immédiates liées à la santé et à la sécurité comme le droit le permet, à la condition d’en informer les élus et l’Inspection du travail. La question des sanctions, graduées, qui viseraient les salariés ne respectant pas les instructions de sécurité, est ainsi posée car l’employeur doit se donner les moyens de les faire appliquer...