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04 / 05 / 2012 | 134 vues
Jean Louis Bally / Membre
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Orange partie prenante dans la délocalisation des activités de Technicolor

Orange, dont le gouvernement, actionnaire principal, fait et défait les dirigeants, est accusé par les syndicats de Technicolor (ex-Thomson) de contribuer à la délocalisation et la disparition des activités industrielles du groupe en France.

Thomson multimédia, fleuron de l'industrie électronique française dans les années 2000 (TV, caméras, décodeurs, logiciels MPEG et MP3), a vu depuis 2008 une nouvelle équipe de dirigeants démanteler et délocaliser l'une après l'autre toutes ses activités industrielles. Fin 2010, le groupe a disparu au profit de la marque Technicolor, comme Alcatel, à force de démantèlements de ses productions, avait fini par se fondre avec Lucent.

Au final, les dirigeants de l'entreprise ont fermé une dizaine de sites de production et supprimé ou délocalisé près de 5 000 des 6 000 emplois que le groupe comptait en France il y a dix ans.

Fin 2011, Technicolor fabriquait encore des décodeurs télé à Angers, seul site industriel français ayant encore le savoir-faire en ce domaine et ce principalement pour l'opérateur Orange.

  • Orange n'a pas renouvelé son contrat et achète désormais ses décodeurs à l'étranger.

Les syndicats de Technicolor (ex-Thomson) s'indignent de voir une entreprise contrôlée par l'État contribuer à la disparition du savoir-faire et des activités industrielles du pays : pour Michel Bouyer, de la CFDT, Orange c’est France Télécom, dont l’État est actionnaire.

« On tolère qu’on fabrique nos produits dans d’autres pays à bas coûts », tempête-t-il. « Sauf qu’on a une industrie qui vaut le coup. Aujourd’hui, le site d’Angers est le seul site en France, voire en Europe, qui fabrique des décodeurs. Demain, il n’y en aura plus ».

L'arrêt de l'activité signifie le licenciement des 350 salariés qui fabriquaient les décodeurs sur le site d'Angers, dernier site industriel en activité du groupe. À l'appel de l'intersyndicale (CFDT, CGC, CGT, UNSA et SUD), plusieurs centaines de manifestants ont défilé début avril autour du siège de Technicolor, à Issy-les-Moulineaux, pour réclamer l'intervention de l'État face aux risques de démantèlement du groupe.

La situation est d'autant plus surprenante que Technicolor réalise la quasi totalité de son bénéfice en exploitant les brevets liés à son savoir-faire industriel des années 2000, qui lui rapportent plus de 400 millions d'euro par an.

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