Entre austérité et myopie politique
Face à un plan d’économies massif imposé par le gouvernement, notre organisation refuse que les salariés, les retraités et les services publics paient seuls la facture.
Notre fédération défend une alternative : investir, protéger l’industrie et exiger des contreparties aux aides publiques.
Le Premier ministre François Bayrou a présenté un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros pour ramener le déficit à 4,6 % du PIB. Présenté comme un « moment de vérité », ce plan mêle réduction de la dette et relance de la production. Mais derrière les discours, ce sont surtout les salariés, les retraités et les services publics qui sont visés.
Ce que prévoit le gouvernement :
- Suppressions de postes : non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, réorganisation des services publics.
- Gel généralisé : « année blanche » sans revalorisation des salaires des fonctionnaires, des prestations sociales ni des barèmes fiscaux.
- Coupes dans la santé : remise en cause du statut d’affection longue durée (ALD) et déremboursement de certains médicaments.
- Flexibilité accrue : réformes annoncées du Code du travail et de l’assurance chômage, suppression de deux jours fériés par an.
- Réformes discrètes mais lourdes : contrats énergétiques de long terme et refonte des marchés publics.
- Une politique justifiée par un discours alarmiste, destinée à faire accepter des reculs sociaux.
Ce que nous dénonçons :
- La dette n’est pas une fatalité : elle sert aussi à financer des investissements durables (éducation, santé, infrastructures, transition énergétique, industrie).
- Les classes moyennes et les plus modestes en première ligne : elles subissent les coupes, alors que les aides publiques aux entreprises (210 milliards d’euros selon le Sénat) restent opaques et sans contreparties.
- Aucune réflexion sur les recettes : de nombreux économistes et Prix Nobel défendent une contribution accrue des très hauts revenus et des revenus du capital.
- Une vision à courte vue : l’austérité freine la consommation, réduit l’investissement public et pèse sur la croissance, au détriment de notre avenir industriel.
Nos propositions pour une alternative équilibrée :
- Recenser et évaluer les aides publiques : transparence totale sur leur utilisation et leur efficacité.
- Conditionner les aides aux entreprises : des objectifs précis (emplois, investissements, transition écologique) et des sanctions en cas de non-respect.
- Réformer la fiscalité : une contribution plus équitable des hauts revenus et des revenus du capital.
- Sanctuariser les investissements stratégiques : formation, infrastructures, énergie, rénovation thermique.
- Protéger notre industrie : moratoire sur certaines obligations environnementales inadaptées, soutien à la sidérurgie et aux filières clés, investissements en R&D, protectionnisme intelligent.
Notre fédération le réaffirme : réduire le déficit ne peut pas se faire au prix de l’emploi, des salaires, des services publics et de l’avenir industriel de notre pays.
Nous continuerons à porter une autre voie : investir dans la production, soutenir l’innovation et exiger des contreparties claires aux aides publiques.
C’est ainsi que notre organisation défend l’intérêt des salariés et la prospérité partagée.