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15 / 05 / 2025 | 14 vues
Alain Arnaud / Abonné
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Qui veut la peau de l'économie sociale et solidaire ?

Mais quelle mouche a piqué la Commission européenne et son vice-président Stéphane Séjourné pour avoir désengagé la DG Growth de l’économie sociale à compter du 1er mai 2025 ?

 

Cette décision est incompréhensible et révèle a minima une méconnaissance complète de ce qu’est la réalité de l’économie sociale, et une nouvelle fois, une volonté de confiner cette forme d’économie aux seuls aspects de la réparation sociale et de l’emploi.

 

Nous ne doutons pas que Madame Roxana Mînzatu, chargée du portefeuille des droits sociaux et des emplois, des compétences et de l'éducation, se mobilisera en faveur de l’économie sociale, mais écarter ce secteur économique de la Direction Générale qui élabore les politiques européennes en matière de marché intérieur et de soutien aux entreprises est un non-sens total.

 

Comment peut-on ignorer de cette façon les 4 millions d’entreprises et organisations qui emploient en Europe plus de 11 millions de personnes et génèrent un chiffre d’affaires d’environ 1000 milliards d’euros ?

 

A y réfléchir, c’est même un pied de nez magistral fait à la précédente Commission et à tous les acteurs de l’économie sociale qui, en co-construction, ont élaboré le Plan d’action de l’Union européenne. C’est même ouvertement ignorer les recommandations de l’ONU, de l’OCDE, de l’OIT, qui incitent les Etats à développer l’économie sociale et solidaire pour contribuer aux objectifs de développement durable.

 

A un moment où le monde est en crise et en proie à tous les conflits possibles, où l’Europe a besoin certes de retrouver sa souveraineté industrielle, mais aussi de resserrer les rangs et de développer sa cohésion sociale, ce n’est pas une bonne décision que de se priver d’un secteur qui promeut une autre forme de gérer l’économie, qui est résilient, et qui est aussi un allié puissant des politiques publiques.

 

Nous remercions Social Economy Europe d’avoir alerté sur ce changement d’attitude au sein de la Commission européenne.


Nous ne voudrions pas en tirer comme enseignements que des groupes de pression sont à l’œuvre pour réduire l’ESS à la portion congrue, mais si nous rapprochons cette évolution des attaques menées dans les débats parlementaires en France, on peut légitimement se poser la question : qui veut la peau de l’ESS ?

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