Au Lardin-Saint-Lazare, petite commune de Dordogne rendue célèbre par un fait divers dramatique il y 2 ans qui a vu débarquer à l'époque tous les médias nationaux pour couvrir la traque d'un forcené, c'est dans un silence assourdissant que les salariés de la papèterie Condat mènent un combat pour le maintien des emplois et de l'outil de travail.

Depuis le rachat de l'entreprise par un groupe espagnol (Lecta) fin des années 90, les restructurations se sont succédées avec ses lots de licenciement, l'effectif passant d'un millier de salariés à moins de 500 aujourd'hui. Depuis le début de l'été c'est peut-être l'avenir de l'entreprise qui se joue avec un nouveau (mal nommé) Plan de Sauvegarde de l'Emploi qui consisterait à supprimer une des 2 dernières lignes de production avec 200 suppressions de postes (la moitié de l'effectif), mettant en danger la pérennité même du site.

Depuis 20 ans, le groupe Lecta perçoit des subventions publiques, (encore dernièrement pour l'investissement dans une énergie propre) et parallèlement  transfère la production du dernier site français de papier couché vers ses usines espagnoles dans un contexte par ailleurs où le gouvernement, à juste titre, milite pour la réindustrialisation du pays. 

Aujourd'hui les salariés refusent cet énième plan de suppressions de postes et bloquent depuis 11 jours et 11 nuits l'entrée et la sortie des camions regrettant que les médias si présents à l'époque ne relaient pas leur combat (le plus dur de l'histoire sociale de l'entreprise) pour la survie du bassin d'emploi étroitement dépendant de l'activité de la papèterie.

Une délégation intersyndicale des représentants du personnel sera reçue lundi 11 septembre à Bercy par Roland Lescure ministre de l'industrie....à suivre !!!