Organisations
Association d'Entraide Vivre : au-delà de la prime octroyée, les salariés attendent de l'écoute et un dialogue constructif
Les salariés de l’Association se sont retrouvés à l’ESRP Vivre d’Arcueil mardi 29 mars, pour un mouvement de grève à l’appel des organisations syndicales CGT et CFE-CGC. Ce mouvement a eu lieu en réaction à diverses pressions exercées sur certains salariés et en réaction à la gestion des établissements qui soulève de nombreuses inquiétudes. Le mouvement a été suivi par une soixantaine de salariés. Une journaliste du Parisien et 94 Citoyen ont couvert la mobilisation.
La direction générale a reçu les délégués syndicaux mardi 25, à 11h30, afin que ces derniers présentent leurs revendications :
- rencontre sans délai d’une délégation de salariés/CSE avec le conseil d’administration,
- rencontre tripartite entre les représentants de l’association, ceux de l’ARS et du conseil départemental et une délégation de salariés,
- mise en place d’un audit financier et organisationnel,
- reprise de la négociation annuelle obligatoire sans délai,
- versement de la prime de pouvoir d’achat sans délai à tous les salariés y ayant droit,
- mise en place d’une commission des rémunérations pour une politique salariale transparente et équitable en lien avec la convention collective,
- attribution d’une réelle autonomie au service des ressources humaines,
- mise en place d’une « commission des travaux » transparente, en lien avec le CSE,
- organisation de temps de parole collectifs avec les salariés dans les différents établissements,
- et annulation des procédures abusives infligées aux salariés dont les représentants du personnel.
Par dessus tout, nous vous demandons de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés (art. L. 4121-1 et suivants du Code du travail) et de revenir à des pratiques managériales davantage en phase avec le secteur médico-social.
Désorganisations manifestes
À cette occasion, ils ont signifié leur mécontentement au directeur général, relatif au report unilatéral voire l’annulation de toutes les réunions prévues pour la négociation annuelle obligatoire.
Bien que les conditions de travail et la santé des salariés demeurent les revendications prioritaires, les délégués syndicaux ont demandé au directeur général de tout mettre en œuvre pour que la prime de pouvoir d’achat soit versée aux salariés avant le 31 mars, date limite fixée par le gouvernement afin de bénéficier de l’exonération de charges sociales.
Au cours d’une deuxième réunion, le 31 mars à 9h30, le directeur général a fait une proposition chiffrée aux deux délégués syndicaux présents. Malgré de nombreuses réserves (montant de la prime, exclusion des plus hauts salaires, arrêts maladie sanctionnés etc.) et en raison des délais contraints, les délégués syndicaux ont « symboliquement » signé l’accord proposé comme étant un premier résultat concret de la mobilisation du mardi 29 mars 2022.
Ils ont par ailleurs exigé que la question de la politique salariale soit traitée en toute transparence et équité.
De manière pour le moins surprenante, la direction générale s’est empressée de communiquer sur le versement de cette prime. Or, le 23 mars 2022, le directeur général a annoncé qu’elle ne pouvait plus être versée par manque de temps aux membres du CSE. Le 31 mars, ce même directeur général a présenté le versement de la prime comme un choix de la DG : « Le Ministère n’ayant à ce jour pas encore défini le périmètre exact de la prime Ségur, un accord sur la prime d’amélioration du pouvoir d’achat a été proposé aux délégués syndicaux ».
Les salariés ne sont pas dupes ! Le versement de la prime de pouvoir d’achat est la conséquence directe de la mobilisation des salariés du mardi 29 mars. Les délégués syndicaux continueront de faire valoir leurs revendications lors de la prochaine séance de négociation, prévue pour le mardi 5 avril 2022.
Ségur de la Santé : la cacophonie
Alors que, par communiqué le 22 février 2022, la direction générale a annoncé une augmentation générale pour tous, en application des mesures de revalorisation salariale liées au Ségur de la santé, la CGT a précisé que seuls certains salariés étaient concernés par ces augmentations, dans son tract du 23 février 2022. Aujourd’hui, nous assistons à un rétropédalage de la part de la direction générale qui ne peut tenir ses promesses d’augmentation salariale à compter du mois d’avril 2022. Nous en sommes là parce que la DG n’a pas procédé aux négociations règlementaires et n’a pu traiter le sujet en profondeur. Nous en sommes là parce que la DG ne s’appuie pas suffisamment sur le service des ressources humaines pour traiter des points relevant de ses missions. Nous en sommes là parce que la direction générale sentant monter la colère des salariés communique à tout-va afin de leur donner des gages, quitte à faire dans la précipitation.
La seule solution est de renouer le dialogue social avec les représentants du personnel et les délégués syndicaux qui ont été désignés et ont toute la légitimité pour défendre les intérêts des salariés.
La mobilisation comme seule solution
La revalorisation salariale pour certains métiers du secteur médico-social a été obtenue grâce à la mobilisation des salariés au niveau national (7 décembre 2021 et 1er février 2022). La prime de pouvoir d’achat dont certains salariés de l’association bénéficient a été obtenue grâce à la mobilisation d’une soixantaine de salariés, mardi 29 mars 2022. Il est possible de faire bouger et de changer les choses par notre engagement en vue d’une amélioration de notre environnement professionnel.
Un climat délétère depuis plus d'un an
Les passages à l’acte et les sanctions abusives se poursuivent malgré les diverses interpellations de la DG, malgré les diverses alertes et malgré le démarrage de l’expertise pour risques graves par le cabinet Orseu (expertise ralentie par le manque de coopération de la DG dans la remise de documents). Une collègue du centre Érik Satie a par exemple été « mutée » du jour au lendemain sur le site de l’ESRP, sans réelle explication et sans possibilité d’être entendue ni de se défendre. D’autres collègues reçoivent quasi-quotidiennement des courriels à l’intonation peu amène pour justifier leur activité. La déléguée syndicale CFDT est en arrêt et dénonce les effets des mauvaises conditions de travail sur sa santé. Certains salariés dénoncent un sentiment d’insécurité, notamment à l’ESRP où les relations entre salariés ne cessent de se dégrader. Plusieurs collègues ont récemment consulté la médecine du travail et/ou d’autres praticiens qui préconisent quasi-systématiquement des arrêts de travail requalifiés en accidents du travail, à cause du contexte professionnel dégradé notamment. L’heure est grave ! Certains collègues venant d’autres établissements et présents à l’ESRP mardi 29 ont été effarés de constater à quel point les relations se sont dégradées sur ce site, avec le sentiment de se trouver dans un espace « militarisé » où même le simple fait de se rendre aux toilettes était strictement règlementé !
Continuons de nous mobiliser pour plus de bienveillance, plus de sérénité, plus de transparence et plus de « bien-traitance ». Continuons de nous mobiliser pour obtenir des conditions de travail saines et motivantes afin que chacun puisse remplir ses missions dans les meilleures conditions et sans pression indue. Notre seule option à ce jour est la poursuite de la mobilisation.