Organisations
Mahle : une fermeture scandaleuse pour achever la délocalisation
Avec un PSE concernant la totalité de son effectif, l'équipementier automobile Mahle profite de la transition environnementale et énergétique pour tenter de justifier sa politique de délocalisation.
La disparition programmée du moteur thermique vient de faire une nouvelle victime. Cette fois, c’est le fabricant de coussinets de bielle Mahle composants moteur (MCM) France qui annonce la prochaine fermeture de son site de Chavanod, près d’Annecy. Dans cette petite ville de Haute-Savoie, 108 salariés vont ainsi se retrouver sur le carreau.
Concernant la totalité de l’effectif, ce PSE n’est malheureusement pas une surprise pour notre organisation (majoritaire chez Mahle). Depuis près d'une décennie, nous voyons les savoir-faire méthodiquement transférés en Chine et dans les pays de l’Est (avec le concours forcé des salariés français) et les volumes lentement délocalisés vers ces nouvelles implantations, divisant au passage le chiffre d’affaires du site chavanodin par 2. Le groupe Mahle a fait plus qu’anticiper des bouleversements de l’automobile qui n’étaient alors pas envisageables.
Quelques jours à peine après les annonces chez Benteler, ce nouvel épisode de la mise à mort du moteur thermique illustre bien la volonté de certaines entreprises de profiter de ce changement majeur du monde automobile pour délocaliser et faire des profits sur le dos des salariés. Il montre aussi que la réindustrialisation de notre pays, pour devenir autre chose qu’un argument électoraliste, passe d’abord par des actions pour le maintien de l’existant sur notre territoire.
À cet égard, il est urgent que les pouvoirs publics se saisissent de ce dossier et réévaluent les conséquences d’une transition environnementale et énergétique qui, si elle est nécessaire, exige une véritable stratégie d’anticipation et d’accompagnement prenant la question de l’industrie et de l’emploi en compte avec une réelle perspective nationale.