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L’État ne doit pas encourager une concurrence délétère dans les transports collectifs d'Île-de-France
En 2020, malgré l’intensité et la durée de la crise du covid-19, la RATP a réussi à :
- assurer le service public de transport, indispensable à la population en Île-de-France,
- réaliser un plan d’investissements massif,
- et se transformer de manière accélérée pour répondre au défi de l’ouverture à la concurrence en 2025.
L’engagement quotidien des salariés de l’EPIC y a fortement contribué. L’arrêté des comptes de 2020 du groupe RATP souligne l’importance du contrat conclu entre la RATP et IDFM (ex-STIF), notamment la clause de partage des risques sur les recettes.
En période de turbulences et d’incertitudes fortes, le statut d’EPIC de la RATP et le contrat conclu entre l’EPIC RATP et IDFM (qui reconnaît le caractère essentiel de la mission de service public de la RATP) constituent une véritable colonne vertébrale pour l’ensemble du groupe.
Il est souhaitable que l’exemplarité de la RATP sur le respect de ses engagements contractuels, de sa mission vis-à-vis des voyageurs et de sa gestion vertueuse, permettant une évolution contenue de l’endettement malgré la crise du covid-19, reste pleinement reconnue par l’État et IDFM. Toutefois, ces derniers veilleront-ils à lui donner la chance de défendre son territoire historique à l’ouverture de la concurrence avec succès ?
À cet égard, les premiers résultats des appels d’offres d'OPTILE interpellent fortement. Les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer pour éviter que la mise en concurrence (sur OPTILE aujourd’hui et demain sur le réseau historique de la RATP) ne mène à des effets particulièrement néfastes pour le transport francilien dans son ensemble et pour les voyageurs en fin de compte.
L’État ne doit pas encourager une concurrence délétère. IDFM ne doit pas se laisser abuser par le mirage de prix bas, qui ne reflètent pas la réalité économique du service.
Les lourdes conséquences de la crise du covid-19 sur les opérateurs de transport, déjà sous la pression de la concurrence, devraient fortement inciter les pouvoirs publics à réfléchir au service public de transport de demain et à prendre toutes les mesures nécessaires pour le préserver. Mais ces mesures ne peuvent pas se limiter à édicter des textes normatifs et à apporter un soutien financier. Il est nécessaire d’agir concrètement, à travers la gouvernance et les modalités de mise en concurrence.