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20 / 04 / 2020 | 753 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Accord sur la prise ou le don de congés solidaires et l'indemnisation du télétravail à la Matmut

Entretien avec Olivier Ruthardt (directeur général adjoint du groupe Matmut, en charge des ressources humaines et des relations sociales) à propos de l'accord sur les congés solidaires et le télétravail signé le 9 avril avec la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (en téléchargement dans l'espace « ressources »).

 

Dans le cadre de l’effort national actuel de solidarité, le groupe Matmut a choisi une voie originale. Pouvez-vous nous en dire plus ?
 

Depuis le début de la crise sanitaire, le groupe Matmut a manifesté sa solidarité, à l’externe, par de nombreux dons financiers ou en nature. L’entreprise a également pris d'importantes décisions pour ses sociétaires en gelant ses tarifs auto dès le 10 avril et pour 2021 et aussi en accordant des remises de cotisations aux chômeurs ou pour le personnel soignant.
 

Cet effort est actuellement évalué à 50 millions d’euros. Par ailleurs, l’entreprise a également pris des mesures de solidarité à la destination de ses collaborateurs. Elle a notamment maintenu les salaires de mars et d’avril 2020 dans leur intégralité ainsi que le versement de la participation et de l’intéressement au mois de mai, comme prévu avant la crise et non en décembre, comme cela aurait été possible. Assureur historiquement proche du domaine de la santé, le groupe Matmut tente, à sa mesure, d’apporter son soutien au monde médical.
 

C’est pourquoi, dans l’effort national actuel, elle a également décidé de proposer à ses salariés des mesures de congés solidaires et/ou de dons de congés au bénéfice d’associations œuvrant notamment dans ce domaine.

 

Quelles sont les solutions proposées ?


Dans le cadre d’un accord majoritaire, signé le 9 avril 2020 avec la CFE-CGC, la CFDT et la CFTC, le groupe Matmut propose à ses collaborateurs de participer à l’effort solidaire, sur la base du volontariat, avec deux possibilités.  
 

La première, par la prise de congés solidaires, jusqu’à six jours, qui génèrera un don de 12 euros pour chaque jour de repos posé pour soutenir des fondations d’intérêt général ou d’utilité publique, au choix du salarié. Cette pose de congés ouverte à tous les salariés de l’UES Matmut (salariés, CDD, alternants…) peut se faire en prise ininterrompue ou répartie en jours isolés sur plusieurs semaines avant le 3 mai 2020. Les jours qui auraient déjà été pris à compter du 17 mars 2020 seront d'office considérés comme « congés solidaires ».
 

L’autre possibilité pour le salarié est de renoncer jusqu’à six jours de congés payés, congés conventionnels ou de jours de repos issus du compte épargne temps (CET). En contrepartie de ce don, la Matmut versera la somme équivalente à ce qui aurait été versé au salarié, abondée par l’entreprise de 20 euros par jour posé, à l’une des associations suivantes, au choix du salarié : la Fondation d’urgence de la Fondation de France (en lien avec l'AP-HP et l'Institut Pasteur), la Fondation Abbé Pierre ou la Fondation des femmes.
 

L’accord présente également les mesures prises dans le cadre du télétravail auprès des salariés. Comment cela se traduit-il ?
 

Le télétravail a été posé comme règle impérative, par la réglementation d’urgence, pour les postes qui le permettent. Depuis le début du confinement, la Matmut déploie au mieux les solutions de télétravail pour une grande partie de ses collaborateurs. Toutefois, les contraintes personnelles et/ou familiales des télétravailleurs ne sont pas uniformes et peuvent engendrer des surcoûts. Ainsi, un barème d’indemnités a été proposé, dans le maximum du barème de l'URSSAF de 50 euros par mois et par salarié.
 

Pour les salariés travaillant en connexion à distance mais depuis leur ordinateur personnel, un forfait indemnitaire de 10 euros minimum par mois et de 2 euros maximum par jour connecté et télétravaillé sera appliqué.
 

Concernant l’usage du téléphone personnel, à titre professionnel, la Matmut accordera un complément de forfait téléphonique d’un minimum de 5 euros par semaine et de 20 euros maximum par mois télétravaillé. Pour les salariés, équipés par l’entreprise d’un ordinateur et/ou d’un téléphone portable, cela ne s'appliquera pas puisque l'entreprise fournit le matériel et les connexions.

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