Organisations
Orange 2025 : un nouveau plan stratégique qui pose question
Comme prévu le 10 décembre, Stéphane Richard a communiqué sur le nouveau plan stratégique « engage 2025 » et la raison d’être d’Orange.
Concernant les salariés, notre fédération prend note que la direction préconise « pédagogie, douceur et respect de chacun ». Cela nous conforte dans notre contestation d’une nouvelle diminution des coûts de 1 milliard d’ici 2023. Cet objectif a des conséquences d’une grande brutalité pour les salariés puisqu’il repose pour l’essentiel sur eux, se traduisant en particulier par une nouvelle décrue des effectifs et une aggravation de leurs conditions de travail.
Nous considérons que les fonctions centrales doivent être effectivement davantage au service de l’opérationnel et dans le conseil plus que dans la consigne.
Cependant, notre organisation syndicale refuse leur affaiblissement programmé. On voit déjà les conséquences des cures d’amaigrissement subies par les fonctions de support et des finances. Fonte des effectifs, sous-traitance des missions et fusions ont les mêmes conséquences que les saignées décriées par Molière : les équipes deviennent exsangues et elles ne peuvent plus assurer correctement leurs missions au service du collectif et de l’organisation.
Nous avons noté qu’en 2025 plus d’un salarié sur deux sera établi hors de France (contre 38 % aujourd’hui) et que l’entreprise aura besoin de deux fois plus d’experts en intelligence artificielle, « big data » et cybersécurité.
Notre fédération interroge la direction sur l'effet de la mise en place des différentes filiales d’infrastructures pour l’organisation et le personnel.
- La direction envisage-t-elle de basculer du personnel d’Orange SA vers Orange Concession (gestion des prises RIP), vers la future TowerCo (gestion des pylônes) et, plus tard, la FiberCo (gestion de la fibre) ? Dans quelles conditions ?
- Et quelle part gardera la maison mère dans ces filiales ?
Le 1,5 milliard prévu pour la montée en compétence et les reconversions indiquent par leur ampleur la pression exercée. Notre fédération veillera au maintien des statuts et des acquis, l’accompagnement et la « douceur » des rythmes dans les réorganisations.
Après une « promesse numérique et humaine » qui n’a pas tenu ses engagements, pour nous , les paroles doivent se traduire en actes. La direction pense que « pour attirer les plus jeunes, aux engagements sociétaux forts, l’entreprise doit viser la neutralité carbone en 2040, dix ans plus tôt que le reste de l’industrie des télécoms ».
Certes, mais nous l’avons déjà dit à différentes reprises : l’attractivité d’une entreprise réside essentiellement dans le traitement de son personnel en termes de reconnaissance, de contions de travail et du sens qu’ils peuvent accorder à leur travail.