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23 / 09 / 2019 | 4839 vues
Jean-Claude Delgenes / Abonné
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Les suicides des policiers : une gravité sans précédent

Depuis une vingtaine d’années on constate une surmortalité élevée dans la police en raison des suicides. Les quelques solutions adaptées en prévention pour endiguer ce phénomène sont encore loin de faire consensus entre les représentants du personnel et le gouvernement.

Aussi les 20 organisations syndicales de policiers tous corps de police confondus ont décidé d’organiser une mobilisation nationale à l’automne 2019 afin de faire cesser cette hécatombe suicidaire. C’est la première fois qu’une telle unanimité  regroupe l’ensemble des représentants des agents rattachés au ministère de l’Intérieur. Les situations de travail, faute d’attention des politiques depuis plusieurs décennies, s’avèrent en effet délétères.

Depuis 1997, la Direction générale de la police (DGPN) à recensé de manière précise 1026 suicides survenus chez les fonctionnaires de police. Ce chiffre ne retient pas les drames survenus dans la gendarmerie et ceux au sein des polices municipales. A plusieurs reprises, la Police nationale a connu des pics suicidaires élevés. Plus particulièrement en 1996, où une vague importante de suicides a été constatée. Cette année-là, environ 70 décès ont été recensés.

En 2019, une forte poussée d’actes suicidaires jamais connue à ce niveau a emporté 48 victimes de janvier à septembre pour un effectif approchant les 150 000 policiers relevant du ministère de l'Intérieur. Cet indicateur ne tient pas compte des tentatives de suicides, ni du mal-être qui s’exprime aussi par les nombreux divorces et séparations voire par des addictions notamment à l’alcool. Également 12 gendarmes se sont suicidés à mi année ainsi que 17 pompiers.

Evaluer avec précision dans ce monde policier, l'incidence d'un contexte personnel ou professionnel dans un passage à l'acte suicidaire demeure une difficulté tant les facteurs peuvent se mêler de manière systémique. Ces causes sont à l’évidence comme à chaque fois multifactorielles. Néanmoins, vouloir les restreindre au seul prisme de la sphère privée ou à l’aune de problèmes d’ordre strictement personnels serait une négation des difficultés du travail qui ont une part évidente dans la survenance des suicides. Un grand nombre de policiers qui se suicident le font sur leur lieu de travail ou à leur domicile mais avec leur arme de service. Ces passages à l’acte possèdent donc une forte charge symbolique et nous parlent à leur manière du malaise dans les situations de travail. L’analyse systémique des liens existants entre le cadre professionnel et la situation personnelle s’avère une clef essentielle de la prévention.

Être policier aujourd'hui, c'est faire l'apprentissage de la peur, de l’angoisse, du sentiment d'impuissance, de la frustration, et bien entendu de la colère. Ainsi, dans leur grande majorité, les policiers éprouvent une absence de reconnaissance des particularités et difficultés du métier qu'ils exercent. Indifférence tant au niveau des décideurs que d’une partie des citoyens. A qui veut bien les écouter, ils évoquent des situations récurrentes de rejet et de surtension au travail.

Les crises suicidaires traduisent alors souvent dans leur fatalité un niveau élevé de risques psychosociaux. Plusieurs facteurs concourent à ce malaise qui s'installe parmi les forces de police.

Flexibilité psychologique et émotionnelle


Souvent dense, le métier de policier requiert de grandes qualités d'adaptation. En effet, certains agents, en particulier ceux qui travaillent en brigade, passent dans une même journée d’une posture d’assistance sociale à celle du maintien de l'ordre. On mesure mal la portée et l'exigence quotidienne d'une telle flexibilité psychologique et émotionnelle. D'autant plus que les situations rencontrées sont non seulement très diverses mais se sont profondément dégradées sur la décennie.

Les policiers sont exposés en permanence à la vue du sang, à la mort. Ce sont eux qui souvent prennent en charge des personnes qui se sont suicidées sous une rame de train ou de RER qui sont donc confrontés à ce choc traumatique des corps démembrés. Ce sont eux encore qui trouvent les enveloppes décharnées de vieillards décédés dans l’indifférence et l’isolement de leur domicile où seules les odeurs émanant du corps putréfié ont fini par attirer l’attention des voisins. Ce sont encore eux qui relèvent des corps, parfois des enfants après des accidents de la route. Ce sont eux qui sont aux côtés des familles des suicidés. Ce sont eux aussi qui sont confrontés aux violences urbaines, aux blessures en service dans des cités ou la peur au ventre ils pénètrent en redoutant les agressions ou les jets de pierre ou d’autres ustensiles à partir des balcons quand ce ne sont pas des armes à feu qui s’exhibent.

Traçabilité des empreintes émotionnelles et des impacts psychiques


La traçabilité des interventions difficiles comme le contact avec des morts violentes ou bien encore la confrontation aux suicides n’étant pas effective, il est délicat de suivre les empreintes émotionnelles et les impacts psychiques que laissent ces événements chez ceux qui les subissent. Cette traçabilité devrait être instaurée en raison d’un risque suicidaire accru pour les gardiens de l’ordre exposés à de tels chocs psychiques d’autant plus qu’à l’ordinaire ce sont ajoutés depuis cinq ans les risques d’attentats.

Au cours des cinq dernières années, la dangerosité inhérente à ce métier s’est fortement aggravée. Il convient pour vraiment comprendre la pression récurrente  et le malaise qui étreint la police nationale de retracer rapidement cette exposition au danger et les émotions suscitées voire le stress post traumatique subi par ces personnels chargés de l’ordre et de la protection des citoyens au cours de la pire vague terroriste que la France ait connue.

Car cette véritable guerre menée par Daesh a fait irruption en premier lieu dans le quotidien de ces fonctionnaires. Même s’ils ne sont pas toujours en première ligne, cette surexposition au danger  est dans toutes les têtes et marque les esprits. Elle génère de lourds ressentis et provoque aussi des questionnements par rapport à cette fonction.

Le terrorisme, une des sources souterraines du mal être


La France est le pays occidental le plus touché par le terrorisme. 11 attentats s’y sont déroulés depuis janvier 2015 et ont causé 245 morts. La situation aurait pu être encore plus dramatique : 17 attentats au moins ont échoué et 50 ont été déjoués. Les attentats ont la particularité de cibler presque toujours les forces de l’ordre.  Les policiers et les militaires pendant toute cette période qui s’étend sur plusieurs années sur l’ensemble du territoire sont devenus des cibles vivantes récurrentes.
 

  • Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi se réclamant d’Al Qaida au Yémen, armés de kalachnikov et de fusils d’assaut AKM , font irruption au sein de Charlie Hebdo pour y assassiner douze personnes dont huit membres de la rédaction et deux collaborateurs. Au cours de l’attentat deux policiers seront aussi tués. Le premier Franck Brinsolaro chargé de la protection de CHARB dessinateur emblématique du journal et le second - Ahmed Merabet - exécuté par l’un des deux terroristes sur le boulevard Richard Lenoir au cours de leur fuite.  Les deux assassins seront abattus le 9 janvier à 17 heures par l’unité d’élite de la gendarmerie nationale, le GIGN. Ils s’étaient réfugiés dans  une imprimerie de Dammartin en Goële. Ils tentèrent de s’enfuir, en faisant feu sur les gendarmes qui ripostèrent.
     
  • Le 8 janvier 2015 Amedy Coulibaly ami des frères Kouachi qu’il a connus en prison se rend à Montrouge ville limitrophe de Paris; il y assassine Clarissa Jean Philippe une policière de 26 ans et blesse grièvement un agent de voirie. Se réclamant de l’Etat Islamique (Daesh) lourdement armé, le lendemain il prend en otages vingt personnes dans une supérette casher à la porte de Vincennes. Il tue immédiatement trois clients puis un employé avant l’intervention des deux unités d’élite de la police le RAID et la brigade de recherche et d’intervention (BRI) qui l’abattent. Au cours de l’assaut 4 personnes dont 3 policiers, sont blessées. Les otages sont tous sauvés. 
     
  • Le 13 et 14 novembre 2015 les attentats terroristes reprennent, menés par trois commandos distincts. Six fusillades et attaques suicides islamistes sont perpétrées à Paris et dans sa banlieue par neuf tueurs lourdement armés qui se réclament eux aussi de Daesh. Dans cette tuerie de masse 13I victimes tombent sous les balles aux terrasses de plusieurs bars et restaurants dont 90 dans la salle de spectacle du bataclan. Parmi les 413 blessés 99 sont en urgence absolue. L’unique survivant parmi les terroristes est capturé par la police Belge à Molenbeek après 4 mois de fuite. 
     
  • Le 13 juin 2016 un policier de Magnanville et sa compagne sont assassinés chez eux par un jihadiste de Daesh. Le Raid abat le terroriste.
     
  • Le 14 juillet 2016 à Nice un membre de Daesh fonce avec un camion dans la foule regroupée après le feu d’artifice et tue 86 personnes tout en blessant 400 autres. Le tueur est abattu par la police.
     
  • Le 26 juillet 2016 le père Jacques Hamel, prêtre de Saint Etienne du Rouvray est égorgé dans son église par deux jihadistes de Daesh abattus par la police.
     
  • Le 20 avril 2017 à Paris, sur l’avenue des Champs Elysées un terroriste de Daesh armé d’une kalachnikov tire sur un fourgon de police et tue son conducteur le policier Xavier Jugelé. Il blesse deux autres policiers ; il est aussitôt abattu. Ce tueur avait déjà été condamné en 2005 à 15 ans de détention pour une tentative de meurtre à l’encontre d’un élève gardien de la paix. Il était connu pour son obsession à vouloir tuer des policiers.
     
  • Le 1 octobre 2017 deux jeunes femmes sont tuées sur le parvis de la gare Saint Charles à Marseille. L’attentat est la encore revendiqué par Daesh. Le tueur est abattu par les militaires de sentinelle.
     
  • Le 23 mars 2018 les attaques menées à Carcassonne et dans un supermarché de Trèbes dans l’Aube par un membre de Daesh font 4 victimes et 15 blessés. Après avoir volé un véhicule en tuant son conducteur et en blessant le passager, le terroriste s’en est pris à un groupe de 4 CRS qui terminaient leur footing. Il tire à six reprises et blesse grièvement l’un d’entre eux. Le terroriste s’est ensuite réfugié dans un supermarché en prenant une caissière en otage, les clients du magasin ayant réussi à fuir ou à se cacher. Le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, se propose alors comme otage en échange de la libération de la jeune femme et pour préserver qui plus est, les autres personnes qui sont restées dans le magasin. Lors de l’assaut qui suit auquel il a aidé, Arnaud Beltrame est mortellement blessé. L’homme deviendra un héros national.
     

Pour répondre à cette extrême gravité le gouvernement instaure l’état d’urgence jamais décrété depuis le putsch d’Alger, le 13 mai 1958, la police est mobilisée dans toutes ses composantes pour traquer les terroristes, rechercher les criminels en fuite, effectuer des contrôles dans tout le pays. La police cherche par sa mobilisation à éviter de nouvelles attaques. Cette mobilisation sera payante plusieurs attentats seront déjoués mais couteuse en énergie car les repos et les récupérations seront souvent reportés ou annulés.

L’existence des policiers se poursuit aussi depuis 2015 pour les fonctionnaires de police au rythme des grands rendez-vous nationaux, les missions se sont enchaînées chaque année avec la couverture de nombreux d’événements parmi lesquels l’Euro 2016, les manifestations contre la loi travail, les fêtes du 14 juillet, l’accompagnement du Tour de France, les commémorations du centenaire de la première et de la seconde guerre mondiale, la gestion du mouvement des gilets jaunes, les déplacements au pays basque pour le G7.

Ces débordements du temps de travail très fréquents génèrent d’autant plus de fatigue et de stress qu’ils se combinent à une absence ou à une récupération insuffisante. De nombreux reports et annulations successifs de repos ont dû être opérés sur cette période. Une fatigue chronique s’est alors installée chez un grand nombre de policiers ce d’autant plus que les cycles de travail sont éprouvants. Les policiers assurent 4 jours de travail et prennent à la suite 2 jours de repos.  Ce cycle tournant ne favorise pas la synchronisation avec la famille en particulier le samedi et le dimanche. L’articulation des temps sociaux autorise un vrai week-end de repos en famille toutes les 6 semaines. Les policiers ne bénéficient pas d’une réelle détente émotionnelle pour évacuer avec le soutien de leurs proches la fatigue générée par leur métier.
 

  • Isolement


Cette absence de conciliation vie familiale/vie professionnelle est de plus souvent renforcée par l’isolement des policiers.  Lors de leur recrutement qui se fait en très grande majorité en province les policiers sont affectés en Ile de France. Ils s’engagent à y rester entre 5 et 8 ans, selon le concours obtenu. Dans les faits ils y demeurent plus de 15 ans. Leur l’espoir est de rejoindre leur ancrage familial ou local au plus vite. Malheureusement ce n’est majoritairement pas le cas. Cet isolement s’avère difficile à supporter surtout les premières années. Le coût des logements peut conduire les policiers coupés de leur famille à dormir dans des foyers voire dans leur voiture. Ces mobilités géographiques très fréquentes dans ce métier arrachent les individus à leur territoire, à leur famille et à toute une sociabilité qui les protège naturellement. Cette solitude propre aux fonctionnaires de police se trouve parfois prise en charge et relativisée par un important esprit de corps. Celui-ci reste heureusement un facteur de protection. Dans une activité où les collègues sont fortement solidaires les uns des autres, la représentation du métier et les valeurs qui y sont associées priment sur l'individualisme.

L’isolement n’aide pas non plus à la constitution d’une identité professionnelle forte. La dégradation de l'image de soi avec l’entrée dans la police ne doit plus être ignorée. Un policier, qui se rend compte que ce métier n’est pas fait pour lui et qui veut en changer, est souvent bloqué dans l’institution faute de pouvoir rembourser les frais de formation initiale. Ce remboursement est exigé en effet s’il renonce avant d’avoir réalisé au moins 5 années de service.

Pourtant, nombre de policiers ont choisi ce métier en raison de sa noblesse, allant de la protection des plus faibles au renforcement de la sécurité de chacun. Or, plus un métier est choisi en fonction de valeurs morales fortes, plus la confrontation à une réalité déconcertante entraîne un risque d'épuisement professionnel.

Qualité non perçue

La qualité du travail policier est également difficile à se représenter. En effet, une mission bien accomplie passe la plupart du temps totalement inaperçue. Ce qui se remarque, au contraire, appartient plus au domaine de la répression des troubles à l'ordre public qui n'est cependant qu'un versant du métier. C'est alors l'aspect répressif, en particulier dans le domaine de la circulation automobile, qui est le plus visible mais aussi le plus rejeté par une partie de la population. En France, les citoyens aiment souvent les policiers vus à la télévision – Colombo, Navarro etc et beaucoup moins les personnels de police rencontrés dans la rue. Cette image négative s’est toutefois améliorée à la suite des attentats terroristes ou les policiers ont fait preuve d’un courage et d’un dévouement exemplaires. Les français ont pu alors redécouvrir cette abnégation déployée par des milliers d’hommes et de femmes pour un salaire souvent en deçà de celui touché par les policiers dans les autres pays.

Le rapport qu'entretient le policier avec la mort - la sienne et celle de l'autre - rend son métier très différent des autres. Travailler au quotidien avec l'idée de la confrontation à la mort crée chez les policiers une certaine ambivalence. Cette proximité permanente de la mort conduit bien souvent à sa banalisation. On assiste alors à une forme de "déni nécessaire" des aspects les plus dramatiques de la mort ou de la violence et de la souffrance qu'elles peuvent occasionner. Il s'agit de mécanismes de défense psychologique qui ne sont pas du tout liés à un manque de sensibilité. Ils indiquent, au contraire, la nécessité dans laquelle se trouve le policier de placer ses émotions à une certaine distance de lui ; distance sans laquelle il ne pourrait pas continuer à assumer ses fonctions. Mais ce déplacement de l'émotion se paye d'une contrepartie. Il n'est alors plus possible pour la personne concernée de parler de la mort et de la violence dans ses aspects émotionnels : laisser émerger une quelconque émotion serait beaucoup trop fragilisant sur le plan professionnel et personnel. Or, ce qui protège un individu moyen du passage à l'acte suicidaire, c'est la peur qu'il peut avoir de la mort. Sa banalisation rend l'idée plus acceptable.

De la même manière, la proximité quotidienne avec l'arme de service banalise la capacité à tuer que celle-ci représente. Tout comme un automobiliste peut très vite oublier le risque d'accident grave que représente une voiture lancée à toute vitesse, le fonctionnaire de police aura tendance à gommer la capacité mortifère de l'arme en sa possession. Là encore, on assiste à une banalisation de la mort.

Tous ces facteurs facilitant un passage à l'acte suicidaire ont tendance à se lier entre eux lorsque les difficultés inhérentes à la fonction de policier rencontrent un système de défense émotionnel fortement ébranlé. En effet, assumer les contraintes propres au métier de policier demande non seulement de pouvoir maintenir son équilibre psychologique, mais surtout de pouvoir être protégé des événements de la vie qui tendent à le fragiliser. Un policier déprimé devra alors, pour continuer à s'adapter à sa charge de travail, faire preuve d'un très gros effort psychique pouvant le conduire rapidement à l'épuisement. Or, la dépression diminue fortement cette capacité d'adaptation.

Le moral de la police est au plus bas ! La grogne monte de toutes les équipes. On note d'ailleurs une conjonction de trois phénomènes rendant la situation explosive. A un bout de la chaîne, on constate une incompréhension grandissante entre un corps de fonctionnaires républicains cherchant à assumer correctement ses missions et une population qui se reconnaît encore mal en lui. A l'autre bout, l'instrumentalisation politique constante de la sécurité fait jouer à la police un rôle mal aisé. Entre les deux, les policiers s'épuisent face à la forte dégradation des conditions d'exercice d'un métier difficile et devenu plus dangereux.

Comment ne pas comprendre que ces mêmes policiers soient désormais en droit de se dire : "pourquoi se mobiliser pour des gens qui nous ignorent ? Avec des risques de plus en plus insensés ? Pour une rémunération trop faible en regard de l'exposition et des violences subies ? Pour des résultats de plus en plus symboliques ? Pour des politiques qui nous manipulent".

Ces sentiments désagrègent l'engagement et l'implication des individus. Ils sont porteurs à la fois de risques psychosociaux pour ces fonctionnaires, mais aussi de risques de violence différés pour les citoyens, surtout pour ceux qui résident dans des endroits les plus exposés, les quartiers dits difficiles.

La revalorisation de l'image de la police et le changement du regard quotidien des citoyens seraient sans doute à même de desserrer en partie l'étau actuel qui étreint cette profession. Revaloriser l'image et l'action de la police revient à faire reconnaître l'action méconnue de ces femmes et de ces hommes qui, au nom de la sécurité, exposent leur vie. Au-delà de la répression, il s'agit de redécouvrir les autres aspects de leurs activités qui font sens en démocratie. Mais cet aspect nécessaire n’est pas suffisant un véritable plan ambitieux doit se mettre en place rapidement pour améliorer enfin la qualité de la vie professionnelle des policiers. Un grenelle de la police et de la gendarmerie serait à même de tracer dans la concertation sociale les voies pour sortir de ces drames.

On ne fera pas l’économie de la co-construction d’un plan ambitieux de prévention active pour répondre aux maux d’ores et déjà identifies :

  • exigences professionnelles démesurées;
  • soupape de récupération déficiente;
  • reconnaissance en berne en dépit du dévouement des policiers dans une période sombre;
  • isolement social…


Les policiers par leur mobilisation et leur exigence d’humanité montrent la voie pour restaurer une régulation soucieuse des grands équilibres et de la place de l’être humain dans notre société.

 

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