Organisations
Orange : agir sur la charge de travail
Pour notre organisation syndicale, dans une entreprise qui se veut « humaine » c’est le travail qui doit s’adapter à l’homme et non l'inverse. Élément déterminant des conditions de travail et de la santé, la charge de travail doit être maîtrisée.
Or, elle est profondément touchée par les nouvelles technologies, l’organisation du travail, la pression sur les coûts, notamment sur les effectifs. Tous ces éléments doivent donc être pris en compte à travers une méthode qui permettra de mettre en œuvre les mesures correctives indispensables et les moyens nécessaires.
De quels leviers disposent désormais les salariés ?
- Dès que des changements sont prévus : projets dans un domaine d’activité, évolution des postes de travail ou des métiers, réorganisation de services ;
- dès que des difficultés ou des dysfonctionnements apparaissent : dépassements d’horaires récurrents, temps de repos non respectés, congés perdus, taux d’absentéisme élevé, renouvellement important, tensions sur les effectifs, organisations déficientes, intensification du travail, modes de gestion toxiques ;
l’accord donne la possibilité :
- aux équipes de travail de s’exprimer sur la réalité de leur travail, voire d’évaluer elles-mêmes la charge de travail collective ;
- à chaque salarié (et plus aux seuls CEA) d’aborder la charge de travail avec son responsable au cours des entretiens individuels ce qui permettra un suivi effectif et individualisé.
- les salariés seront accompagnés notamment avec l’appui d’un module d’information spécifique à disposition dans @noo ;
- les représentants du personnel siégeant dans les différentes IRP (CCUES, CE, CHSCT, DP et DS) pourront proposer le déclenchement de la méthode d’évaluation à laquelle ils seront associés ;
- les délégués du personnel pourront demander la tenue de réunions spécifiques à la charge de travail avec la participation des salariés concernés ;
- la méthodologie de l’analyse de la charge de travail ainsi que ses résultats seront systématiquement présentés aux IRP ad hoc ;
- l’activité de travail (charge de travail, organisation du travail, conditions de travail) sera mise au centre de la prévention primaire des risques psycho-sociaux dans le cadre des travaux des CHSCT ;
- un observatoire du travail composé de représentants des organisations syndicales et de représentants de la direction devra être créé, notamment pour s’attacher à suivre les évolutions de la charge de travail et les outils d’analyse.
L’analyse se réalisera par observation du travail et des problèmes concrets vécus dans le quotidien à travers des questionnaires, entretiens individuels ou collectifs, réunions d’équipe etc.
L’accord reconnaît que le temps de travail reste un indicateur nécessaire qui doit être complété par une approche qualitative. Orange doit s’assurer qu’il est adapté aux objectifs, aux règles en vigueur et permet la prise régulière des congés et JTL et des temps de repos. Quant aux dépassements individuels ou collectifs fréquents et significatifs, ils donneront lieu à la mise en place d’actions pour mettre en adéquation temps et charge de travail.
Le temps de travail réel devra être pris en compte. Il inclura, au-delà du prescrit, l’activité réellement mise en œuvre pour atteindre les objectifs et la charge ressentie par les salariés. L’organisation, la relation managériale (contrôle et marges de manœuvre), les ressources disponibles (qualité et quantité) seront analysées.
Pour ce faire, l’accord contient une boîte à outils dans laquelle on trouve notamment des guides d’instruction pour diligenter une évaluation de la charge de travail, des grilles d’analyse de la charge de travail inspirées des modèles de l’ANACT et de la DARES, une fiche « charge de travail » réservée à l’entretien individuel. Une fois le diagnostic effectué, un plan d’action contenant des mesures concrètes sera élaboré, testé, puis finalisé et enfin mis en œuvre et suivi.
Les représentants du personnel seront présents tout au long de la démarche.
Faire vivre cet accord...
L’évaluation de la charge de travail n’est pas seulement une question de quantité ou de temps de travail qui n’en sont que la partie la plus visible. Elle comprend aussi d’autres déterminants comme l’organisation du travail, la GPEC, l’attente des performances, les modes managériaux, la reconnaissance et le climat social.
C’est pourquoi les représentants du personnel FO com s'attacheront à faire vivre cet accord très concrètement et à veiller à ce que les dirigeants de l’entreprise en respectent l’esprit et la lettre. Cela implique de libérer les moyens et les emplois nécessaires, de déployer les méthodes de travail et les postes en cohérence avec la charge de travail.
PS : La CFDT et la CGC ont également signé cet accord.
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia