Fonction de plus en plus stratégique au sein de l’entreprise, les achats doivent sans cesse prouver leur expertise en négociation et en management des besoins des directions opérationnelles.

Demos présente son enquête annuelle s’intéressant aux pratiques et enjeux des directions achat. Au-delà des priorités des métiers et commerciales, ces directions s’efforcent d’améliorer leurs processus et méthodes pour répondre aux attentes internes : réduire les coûts, généraliser les contrats cadres et créer de la valeur.

Optimiser les coûts

Quelque 47% des acheteurs estiment que leur enjeu principal est la réduction des coûts. Dans un contexte de marché globalisé et de forte tension sur les prix, les acheteurs veillent par tous les moyens à obtenir le meilleur rapport qualité/prix. « De fait, les formations les plus demandées dans le domaine des achats portent sur la négociation. Il est important de souligner que la valeur ajoutée d’un acheteur se situe dans sa capacité à générer de la valeur ajoutée et que l’un des critères majeurs reste le coût » explique Muriel Guillemot, consultante chez Demos.

Gérer les risques

Le risque est un enjeu majeur pour la fonction achat. Pour 76,5% des répondants, les relations avec les fournisseurs sont des sujets majeurs de préoccupations, notamment du fait de la généralisation des contrats cadres. Les situations de dépendance à l’égard d’un seul prestataire sont également pointées du doigt (64,7 %) ainsi que la sécurité des données (61,8 %). « La fonction achat se trouve ici confrontée à un dilemme, à savoir numériser ses processus pour gagner en efficacité opérationnelle mais sans sacrifier la nécessaire protection de leurs données. Si des investissements dans le cloud sont envisagés, les sommes à engager restent pour le moment dissuasives », explique Muriel Guillemot.

Innovation

La recherche du bon fournisseur implique l’activation des bons leviers et démontre la capacité d’innovation d’une fonction achat. De plus en plus, celle-ci cherche à optimiser le co-développement (travailler main dans la main avec son fournisseur pour gagner en efficacité). Cette étude souligne aussi la forte activité des acheteurs dans le choix des pays. On peut aujourd’hui constater une tendance à un retour en Europe. Les acheteurs ciblent tout particulièrement la Pologne, l’Espagne, la Hongrie, le Maroc ou encore le Portugal. « Les motivations sont de différentes natures : financières certes mais également par rapport à la culture des pays. En Chine, la négociation peut être compliquée et sujette à des interprétations dans l’exécution des processus, ce qui est très rarement le cas en Pologne où les prestataires se distinguent comme de très bons exécutants », ajoute Muriel Guillemot.

Développement durable

Cette priorité a le vent en poupe dans les fonctions achat, même s’il s’agit « plus d’une option de marketing que d’un changement dans le modèle commercial. Cela traduit cependant la volonté des acheteurs de créer de la valeur ajoutée en privilégiant, par exemple, les fournisseurs français », analyse Muriel Guillemot.