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27 / 11 / 2014 | 4 vues
Hélène De Geuser / Membre
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Handicap : non au démantèlement systématique des lois

Suite à la publication des ordonnances mettant en place les agendas d’accessibilité
programmée (Ad’AP), le Groupement français des personnes handicapés (GFPH)
interpelle tous les décideurs politiques et économiques à l’occasion du forum
d'accessibilité qui ouvre la conférence nationale du handicap à Nantes, en présence des ministres Ségolène Neuville (secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion) et Axelle Lemaire (secrétaire d'État chargée du Numérique).

Comment dire que cette ordonnance a été élaborée avec le mouvement associatif alors que le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a donné un avis défavorable, et qu'elle s'inscrit à l'inverse des obligations de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, principalement de son article 9 qui stipule que les États qui l’ont ratifiée (comme la France) s’engagent à prendre « des mesures appropriées pour leur assurer, sur la base de l’égalité avec les autres, l’accès à l’environnement physique, aux transports, à l’information et à la communication… » ?

Comment pouvoir affirmer que cette ordonnance favorise l'accessibilité du cadre bâti quand les milliers de dérogations qui seront présentées par les propriétaires d'ERP seront réputées acceptées dès lors que le préfet n'aura pas répondu dans les quatre mois, d’autant plus quand les services publics sont asphyxiés ?

Comment nous faire croire en l’engagement du gouvernement en rendant possible la réation d’ERP neufs dans des bâtiments d'habitations collectives existants qui ne sont pas accessibles ?

Comment rassurer une population vieillissante sans prévoir d'abaisser le seuil
d’obligation d’ascenseur à partir de trois étages au-dessus du rez-de-chaussée et plus à partir de quatre étages comme aujourd’hui ?

Comment s’engager dans la construction d’une école inclusive quand, contrairement à ce que demandait la loi de 2005, il est maintenant possible de ne plus rendre systématiquement accessibles, même sur la base d'un calendrier raisonnable, les arrêts d'autocars ?

Les Français les plus restreints dans leurs libertés d’aller et venir et dans leurs
capacités d’apprentissage attendent des réponses à toutes ces questions et ne
baisseront pas la garde, aussi longtemps que ne sera pas pleinement assurée la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux à l’égalité, la participation et la citoyenneté.

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