Organisations
Passerelles Domicile veut réduire l'isolement des personnes dépendantes
Salle comble le 29 janvier dernier à la Maison des associations de solidarité (Paris XIIIème), pour assister au lancement officiel du groupement coopératif solidaire, associatif et mutualiste, Passerelles Domicile. En écho au projet de loi sur l'autonomie, les différents partenaires ont rappelé l'esprit de cette co-initiative. « Quatre associations, Alliance Domicile, La Vie à Domicile, Les Amis Service à domicile, et l'Action Médicale et Sociale à Domicile (AMSD), et une union du livre III du Code de la mutualité, l'UMC Social, se sont unies pour défendre et lancer ce GCSMS. Pour que l'indifférence ne devienne pas enfermement, il était naturel de s'engager dans cette action », souligne Jean-Claude Frey, président de la mutuelle UMC.
Les atouts sont multiples. « Notre projet est un catalyseur. Les valeurs de solidarité ne sont pas obsolètes et l'objectif est de renforcer une logique de prévention et de soutien des aidants », a expliqué Philippe Hédin, président de l'UMC Social. « Il s'agit de favoriser l'accès à ceux qui n'ont plus d'accès. J'estime qu'il reste beaucoup de choses à inventer en matière d'habitat intermédiaire, un peu sur le modèle du domicile collectif en Allemagne. Le mépris des élites pour les professionnels de l'action sociale de terrain est encore un frein en France », a complété Bernard Ennuyer, sociologue. Pour Étienne Caniard, président de la Mutualité Française, qui est intervenu en début de conférence, « il convient de réduire encore le déficit d'information sur les solutions existantes, que ce soit en termes d'assistance, de conseil, de dispositifs d'alarmes etc. Ce besoin, nous l'avons constaté auprès des adhérents des mutuelles. Passerelles Domiciles est une initiative plurielle qui va répondre à des besoins importants. Le symbole est fort car le rôle des aidants n'est pas suffisamment mis en valeur. Plus globalement, il faut adapter notre société à l'allongement de la durée de vie. La loi pour l'autonomie doit notamment répondre à ce défi mais il faut faire en sorte que la réforme s'appuie sur un socle public fort : il importe par exemple de renforcer l'accès à l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) ».
Dans ce secteur, et sachant plus généralement qu'il faut adapter la société à l'allongement de la durée de vie, le retour sur investissement est long. Avec ce nouveau groupement, qui intègre une dimension prévention, la mutualisation des moyens est en bonne voie selon le président de la Mutualité Française. Partenaire du groupement, le groupe Malakoff Médéric a, lui, salué l'émergence d'une offre qui permettra de lutter contre une partie de l'isolement social. « Le maintien à domicile bouleverse aussi notre regard sur les personnes aidées, a complété le gériatre Philippe Charru, responsable de la consultation Mémoire à l'Hôpital Louis-Mourier (AP-HP). Cela doit aboutir à des réflexions éthiques ».
Des moyens ont déjà été mis en commun. Passerelles Domicile peut aujourd'hui se prévaloir d'accompagner plus de 3 000 personnes à Paris et en proche banlieue. Ses services sont diversifiés. Il propose notamment des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), avec une capacité de 826 places pour personnes âgées et 40 places pour des personnes handicapées. Une équipe spécialisée Alzheimer (ESA) est également disponible, avec une capacité de 40 places, des services d'aide à domicile (SAD) mandataires, pour lesquels 239 assistantes de vie réalisent 379 000 heures par an, ainsi que des SAD prestataires. Ces derniers comptent 415 aides à domicile accomplissant 394 000 heures/an.
Enfin, comme l'a rappelé Étienne Lottin, directeur adjoint de l'action sociale de Malakoff Médéric, l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) bénéficie aujourd'hui à 1,2 million de personnes mais, selon l’INSEE, elle pourrait être versée à 2 millions de personnes en 2040. Il y a 770 000 personnes âgées de plus de 75 ans en Île-de-France. De plus, on prévoit d'ici 2020 une augmentation de 40 % des plus de 85 ans. Les statistiques montrent déjà l'ampleur du défi de « l'autonomie de demain », que Bernard Ennuyer voudrait de plus en plus « relationnelle ». Rendez-vous est pris et Passerelles Domicile a posé les premières pierres d'une approche plus solidaire de l’accompagnement des personnes dépendantes ou handicapées et de leurs proches.
Réduire le déficit d'information
Les atouts sont multiples. « Notre projet est un catalyseur. Les valeurs de solidarité ne sont pas obsolètes et l'objectif est de renforcer une logique de prévention et de soutien des aidants », a expliqué Philippe Hédin, président de l'UMC Social. « Il s'agit de favoriser l'accès à ceux qui n'ont plus d'accès. J'estime qu'il reste beaucoup de choses à inventer en matière d'habitat intermédiaire, un peu sur le modèle du domicile collectif en Allemagne. Le mépris des élites pour les professionnels de l'action sociale de terrain est encore un frein en France », a complété Bernard Ennuyer, sociologue. Pour Étienne Caniard, président de la Mutualité Française, qui est intervenu en début de conférence, « il convient de réduire encore le déficit d'information sur les solutions existantes, que ce soit en termes d'assistance, de conseil, de dispositifs d'alarmes etc. Ce besoin, nous l'avons constaté auprès des adhérents des mutuelles. Passerelles Domiciles est une initiative plurielle qui va répondre à des besoins importants. Le symbole est fort car le rôle des aidants n'est pas suffisamment mis en valeur. Plus globalement, il faut adapter notre société à l'allongement de la durée de vie. La loi pour l'autonomie doit notamment répondre à ce défi mais il faut faire en sorte que la réforme s'appuie sur un socle public fort : il importe par exemple de renforcer l'accès à l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) ».
Dans ce secteur, et sachant plus généralement qu'il faut adapter la société à l'allongement de la durée de vie, le retour sur investissement est long. Avec ce nouveau groupement, qui intègre une dimension prévention, la mutualisation des moyens est en bonne voie selon le président de la Mutualité Française. Partenaire du groupement, le groupe Malakoff Médéric a, lui, salué l'émergence d'une offre qui permettra de lutter contre une partie de l'isolement social. « Le maintien à domicile bouleverse aussi notre regard sur les personnes aidées, a complété le gériatre Philippe Charru, responsable de la consultation Mémoire à l'Hôpital Louis-Mourier (AP-HP). Cela doit aboutir à des réflexions éthiques ».
Se préparer aux défis de demain
Des moyens ont déjà été mis en commun. Passerelles Domicile peut aujourd'hui se prévaloir d'accompagner plus de 3 000 personnes à Paris et en proche banlieue. Ses services sont diversifiés. Il propose notamment des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), avec une capacité de 826 places pour personnes âgées et 40 places pour des personnes handicapées. Une équipe spécialisée Alzheimer (ESA) est également disponible, avec une capacité de 40 places, des services d'aide à domicile (SAD) mandataires, pour lesquels 239 assistantes de vie réalisent 379 000 heures par an, ainsi que des SAD prestataires. Ces derniers comptent 415 aides à domicile accomplissant 394 000 heures/an.
Enfin, comme l'a rappelé Étienne Lottin, directeur adjoint de l'action sociale de Malakoff Médéric, l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) bénéficie aujourd'hui à 1,2 million de personnes mais, selon l’INSEE, elle pourrait être versée à 2 millions de personnes en 2040. Il y a 770 000 personnes âgées de plus de 75 ans en Île-de-France. De plus, on prévoit d'ici 2020 une augmentation de 40 % des plus de 85 ans. Les statistiques montrent déjà l'ampleur du défi de « l'autonomie de demain », que Bernard Ennuyer voudrait de plus en plus « relationnelle ». Rendez-vous est pris et Passerelles Domicile a posé les premières pierres d'une approche plus solidaire de l’accompagnement des personnes dépendantes ou handicapées et de leurs proches.
- Protection sociale parrainé par MNH
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