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02 / 01 / 2014
Sylvain Thibon / Membre
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Bonne année 2014 avec Bolloré chez Canal+ pour se plier en 4

2014 ou se préparer à se plier en 4, comme en 1984 date de naissance de Canal+ ou 2004, année de renaissance d’un Canal+ moribond après l’épisode Messier.

2014 pourrait être un nouveau cru programmé pour se plier en 4 si tout se passe comme prévu chez notre actionnaire Vivendi. Verdict en juin prochain...

B comme bouleversements car nul doute que ces prochains mois seront plus mouvementés que jamais. De grandes surprises nous attendent, bonnes ou moins bonnes, elles vont orchestrer notre quotidien dans cette nouvelle aventure, nouvel âge pour Canal+, vaisseau amiral d’un Vivendi recomposé aux côtés d’UMG et de GVT, la musique et les télécoms au Brésil (pour combien de temps encore ?). Les médias comme fer de lance d'une nouvelle ambition...   
 
B comme bancale. Si cette nouvelle mutation se poursuit dans la continuité d’une politique sociale engagée depuis 8 ans, il y aura alors dysfonctionnement car on ne peut imaginer poursuivre encore longtemps la même veine dogmatique et archaïque qui a surtout fait preuve de son inefficacité opérationnelle. Le renouveau passera d’abord par l’ouverture d’un nouveau chemin, une mutation sociale radicale, indispensable pour accompagner les formidables changements à venir. Penser un instant la réussite de ces mutations sans adhésion sociale serait aussi illusoire que vain.
 
B comme bousculer. Le temps social n’est pas le temps économique et certains de nos dirigeants (trop pressés de mettre en place des organigrammes épurés, allégés au détriment d’une gestion douce des carrières) bousculent des salariés soudain déstabilisés ou désemparés. D’autres méthodes sont évidemment envisageables car si l’entreprise ne peut être synonyme de stagnation, elle ne saurait en contrepartie être génératrice de mal-être ou de « burn-out », un mal qui a fait quelques ravages ces derniers mois dans certains secteurs de notre groupe.
 
B comme bric-à-brac. Comme c'est le cas depuis des mois, les organisations sont déstabilisées dans le seul intérêt de sauvegarder quelques positions individuelles, sans considération pour les compétences ou l’orientation stratégique de moyen terme. Déménagements, réorganisations permanentes, départs non remplacés, mobilité indépendante des souhaits des salariés concernés, détachements sauvages etc. : la démotivation latente l’emportera alors sur l’adhésion avec les conséquences que l’on imagine sur l'entreprise ou l’environnement social.
 
B comme barrières. Elles sont nombreuses ! Juridiques, techniques, concurrentielles, financières etc. : elles sont nos contraintes historiques (parfois mal maîtrisées) et rejaillissent comme un boomerang au gré des événements en France comme à l’étranger. Serait-ce donc l’empreinte historique de ce manque systématique d’humilité qui nous contraint régulièrement à courber l’échine, comme un marqueur génétiquement indissoluble d’un Canal+ conquérant mais toujours naïf ?
 
B comme bornes des frontières aujourd’hui élargies à l’Afrique, à la Pologne ou au Vietnam. Une ambition qui devrait ouvrir encore de nouveaux horizons tant il est indispensable de comprendre que notre modèle français n’a d’avenir que dans l’assise d’une position internationale solide. Y réside l’un des enjeux majeur de la recomposition « vivendienne ». Avec la technologie, l’investissement sur internet, c’est la survie de notre groupe qui va se jouer dans un laps de temps très réduit. Les erreurs stratégiques se paieront au prix fort, les réussites seront gage d’un avenir radieux pour longtemps. Confiance raisonnée si les conditions du renouveau social sont réunies…  
 
B comme Bolloré. Le Vivendi de J6M se meurt définitivement. Le Vivendi nouveau est en marche, sous la houlette d’un patron aux ambitions charismatiques, Vincent Bolloré plaçant un à un ses hommes dans ce nouvel édifice qui devrait voir le jour avant la fin de l’année.
Ainsi va l'entreprise (dans notre secteur comme dans tant d’autres). Mais ici comme ailleurs, c’est la seule volonté de quelques dirigeants d’orienter le dialogue pour construire et non pour contraindre. La contrainte, nous connaissons : taisez-vous ou partez ! Souhaitons pour le bien de tous mais aussi pour l’avenir de notre entreprise que 2014 soit enfin l’année d’un renouveau du dialogue digne et respectueux dans un nouveau groupe aux ambitions économiques et sociales.
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