Organisations
Lombard : la requalification des délits s’impose
« L’observatoire du stress et des mobilités forcée » du groupe France Télécom a accueilli les récentes révélations de la presse concernant « l’affaire Lombard » avec stupéfaction, soulagement et colère.
Stupéfaction : « En 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », comment un dirigeant d’une grande entreprise peut-il prononcer de telles paroles ? Comment l’État français, principal actionnaire du groupe France Télécom, a-t-il pu nommer Didier Lombard, dirigeant à tout le moins irresponsable, PDG de ce groupe ? Comment les pouvoirs publics ont-ils pu le maintenir à la tête de cette grande entreprise française, à dimension internationale, pendant plusieurs années, alors qu’ils étaient avertis non seulement par les alertes de l’observatoire, créé en 2007, mais par celles nombreuses de l’inspection et de la médecine du travail ?
Soulagement : la requalification des motifs de mise en examen à la suite de la plainte déposée par les organisations syndicales contre MM. Lombard, Barberot et Wenes, de « harcèlement moral » en « mise en danger de la vie d’autrui » nous paraît à ce jour s’imposer inévitablement. Elle permettra aux familles des victimes et à un certain nombre de salariés qui ont supporté des pressions inacceptables de se porter demain partie civile sur ce motif grave. En tout cas, nous les encouragerons dans ce sens.
Colère : les propos de Didier Lombard ont été tenus en public, devant plusieurs centaines d‘adhérents de l’ACSED (Association de cadres dirigeants et cadres supérieurs du groupe France Télécom) : quelle mystérieuse amnésie a frappé ces « managers » pendant huit ans, alors qu’ils avaient entendus ces propos ahurissants, soigneusement retirés ensuite des comptes rendus publics ?
Sous le joug de Didier Lombard, 20 000 salariés ont été contraints de démissionner sous la pression, sous les menaces et les harcèlements, notamment sous la forme perverse des « mobilités forcées ». « Mobilités forcées », l’actuelle majorité a, hélas, officialisé cette pratique sur les plans professionnel et géographique dans la récente loi sur la « sécurisation de l’emploi ».
L’observatoire du stress du groupe France télécom (qui n’est ni un parti, ni un syndicat) n’a pas à juger de l’équilibre général de l'ANI et de la loi qui en a découlé. Mais il en appelle à la responsabilité des parlementaires, des pouvoirs publics et des partenaires sociaux quant aux conséquences de la loi en l'état et à une très grande vigilance dans son application, notamment pour ce qui concerne les risques psycho-sociaux que ses dispositions peuvent entraîner.
Pierre Morville : 06 62 22 78 35
Patrick Ackermann : 06 81 23 33 84
Jean-Louis Bally : 06 52 54 88 99
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