Organisations
La CFE-CGC, d'un congrès à l'autre : la fin d'une exception ?
Qui sont les cadres de la CFE-CGC, le syndicat des cadres et de l’encadrement en 2010 ? Quels sont leurs parcours professionnels et militants ? Leurs motivations et les raisons qui les poussent à s’investir dans cette organisation dont la singularité longtemps revendiquée et encore observable dans certains de ses principes et modes d’action, tendrait aujourd’hui à s’estomper ?
Sociologie d'un syndicalisme catégoriel : la CFE-CGC ou la fin d'une exception ?, un ouvrage publié quelques jours avant le 35ème congrès de la CFE-CGC à Saint-Malo, rend compte de la diversité et de la complexité de la CFE-CGC. Écrit par 4 chercheurs, analysant plusieurs centaines de questionnaires remplis par les congressistes en 2010 à Reims et reposant sur une soixantaine d'entretiens avec des militants à tous les niveaux de l'organisation, cet ouvrage déconstruit les représentations courantes et parfois simplificatrices qui sont associées à la CFE-CGC. Alors que les règles du jeu syndical français viennent d’être profondément modifiées, même si les résultats annoncées fin mars 2013 ont laissé inchangé le nombre d'organisations représentatives (dont la CFE-CGC), il dévoile une organisation en plein questionnement sur son identité catégorielle.
- Le 35ème congrès (et les divisions dont il a été le théâtre) a d'ailleurs largement confirmé ce constat.
À travers cette enquête sur une organisation syndicale mal connue (car très peu étudiée), c’est donc plus largement ce qu’est le syndicalisme aujourd’hui en France qui se trouve questionné : qui l’anime et s’y engage, qui il représente, quelles sont ses fonctions, ses ressources et ses contraintes institutionnelles et pratiques. L’étude s’inscrit ainsi dans le renouveau actuel des travaux sur la sociographie des militants et prolonge ceux consacrés depuis plusieurs années aux transformations du salariat et du groupe cadres en particulier.