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Pour l'INSEE, 73 000 postes d'intérimaires supprimés en 2012
L’INSEE estime à 73 000 le nombre de postes intérimaires supprimés en 2012. Cette baisse d’activité affecte les demandeurs d’emploi, mais touche aussi les permanents des agences.
« L’intérim, c’est le baromètre de la reprise ; on constate que c’est la première catégorie à être frappée par les suppressions de postes mais aussi la première à repartir », explique-t-on au secteur emploi de la confédération FO.
Selon les estimations provisoires que vient de publier l’INSEE, la pression sur l’emploi ne semble pas près de retomber. Les intérimaires représentaient encore les deux tiers des 50 400 postes salariés supprimés au troisième trimestre.
En un an, malgré une courte embellie début 2012, l’emploi temporaire a perdu 73 000 postes, soit une baisse d’activité de 12,5 %.
Au début de la crise, entre février 2008 et mars 2009, l’intérim avait déjà enregistré une chute abyssale, passant en un an de 572 900 à 477 000 emplois. Tous les corps de métiers, tous les niveaux de qualification et toutes les régions sont touchés. L’industrie automobile et le bâtiment sont particulièrement affectés.
« Il y a une sacrée baisse d’activité. Les contrats sont de plus en plus courts, ce ne sont plus des missions d’une ou deux semaines avec reconduction automatique, mais à la journée. Les entreprises font appel à nous quand elles n’ont plus d’autres recours, que les quotas d’heures supplémentaires sont atteints », confirme Myriam Bourgeois, déléguée centrale FO et chef d'agence chez StartPeople.
La plupart des plans sociaux s’accompagne de départs d’intérimaires. Ces derniers disparaissent sans bruit une fois leur contrat terminé. Ils ne sont pas salariés des entreprises utilisatrices mais des agences d’intérim. Officiellement, ils ne peuvent bénéficier ni d’indemnités de licenciement, ni de mesures de reclassement.
Et ils ont du mal à retrouver du travail.
« Ceux qui s’en sortent sont les 5 % à 10 % d’intérimaires très spécialisés, par exemple dans l’entretien nucléaire ou la plomberie. Les 20 % à 30 % qui travaillaient très peu avant la crise n’ont plus rien et les autres ont de moins en moins de missions, avec des salaires rabotés. La réalité, c’est qu’il n’y a pas de travail », poursuit le secteur emploi de la confédération FO.
Par ricochet, les salariés des agences d’intérim aussi sont lourdement touchés. Un quart des effectifs a été supprimé en deux ans, selon la confédération FO et l’hécatombe se poursuit.
- Le rapprochement entre Adecco et Adia est effectif depuis octobre. Un plan de 530 départs volontaires est ouvert jusqu’au 30 décembre.
- Pour l’instant, seuls 300 candidats se sont manifestés. « Visiblement il n’y aura pas le quota. Et d’expérience, ça risque de déboucher sur un plan social l’an prochain, surtout que 2013 ne s’annonce pas florissante », explique Béatrice Cluzel, déléguée centrale FO.
- Randstad est en pleine restructuration. « L’activité a baissé de 22 % en 2012 et la direction envisage une nouvelle perte de 10 % en 2013 », explique Jean-Pierre Lac, délégué central FO. La moitié des 700 agences va fermer. Leur activité sera regroupée sur 80 plateaux implantés dans des zones industrielles. La direction espère économiser 5 millions d’euros, notamment sur les loyers.
Quant à StartPeople, c’est la débrouille. « Il n’y a plus de remplacement systématique des permanents. On a de plus en plus de stagiaires et de contrats pro, certaines agences ne sont tenues que par des stagiaires », avoue Myriam Bourgeois.
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